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mercredi 30 mars 2011

L'effort joyeux

Article de Francis Lucille
publié dans le n° 74 de la revue 3eme Millénaire


L'expression « travail sur soi », est devenue la formule consacrée de beaucoup de chercheurs, de psychologues, de psychothérapeutes ou de maîtres spirituels, même si le fond du "travail" reste souvent indécis entre les notions d'"effort" et de "lâcher-prise" ?

Je n'aime pas ce terme de « travail », mais je préfère celui d'« effort ».
Pour moi le mot « travail » évoque une forme de souffrance, alors que celui d'« effort » est plus neutre... je parlerai alors d'« effort joyeux ». Celui qui, par exemple, aime jouer au tennis fournit un grand effort pour le corps mais comme il aime le tennis, son effort est joyeux...

Je n'envisage le chemin qui mène à la joie que sous la forme d’efforts joyeux.
Comment la misère pourrait-elle conduire à la joie ?
Le cheminement est différent selon que l'on croit encore être une entité séparée ou non.
Tant que l'on croit être une entité séparée, il y a un but et il y a un chemin qui mène à ce but : il y a donc effort. Que cet effort soit joyeux !... et il le sera, car, au fond, ce qui nous guide dans le chemin c'est une forme de perception voilée de la vérité. La vérité n'est pas à la fin du chemin, elle est déjà au cours du chemin.

Une personne qui pense travailler sur elle-même, en se disant : « c'est très dur, j'ai du mal à en sortir... », n'a, en fin de compte, malheureusement pas découvert le moyen de ce réel effort joyeux,

A moins qu'elle ne soit déjà dans l'effort joyeux sans le savoir, sans l'avoir déjà réalisé.
Si ce chercheur est sincère, authentique, il ne peut être que dans l'effort joyeux, et s'il fait le choix de méditer, de lire, ou de réfléchir sur la vérité, ce choix vient de la joie même.
Il y trouve déjà son compte, sans qu'il le sache au niveau du mental ou de la pensée ; plus tard, il découvrira que tout le cheminement n'était que joie.

Mais par quel effort joyeux le chercheur peut-il commencer sa quête ?

Il faut qu'il suive sa joie ; il ne faut pas qu'il agisse par devoir mais plutôt par plaisir.
Quand je me penche sur mon histoire passée de chercheur spirituel, je me rends compte que n'ont été efficaces que mes lectures ou mes rencontres, ou mes méditations, qui allaient dans le sens de cette joie. Si j'ouvrais un livre de spiritualité, il fallait, avant de l'ouvrir, que s'éveille le désir de sentir le fait d'avoir du bon temps, de préférer lire plutôt que de regarder la télé ou de jouer au tennis...
A d'autres moments, il valait mieux regarder la télé ou jouer au tennis, en attendant que l'inspiration me vienne d'ouvrir un livre.
Les deux éléments les plus spirituels sont le bonheur et la liberté, il faut se l'accorder à nous-mêmes, déjà dans notre recherche.

Dans le cas du chercheur qui cherche sans cette joie, mais dans la souffrance, quelle issue a-t-il ?

Celui dont la recherche ne vient pas de la joie, n'est pas encore un vrai chercheur.
L'initiation du chercheur de vérité a été, par définition, un éclair de joie sans objet, et c'est cet éclair qui le porte dans sa recherche, jusqu'à ce qu'il soit établi dans cette joie sans objet.
Et pour lui il est important de se débarrasser de l'effort répétitif afin de ne garder que l'effort joyeux et créatif. Mais l'effort inspiré n'est pas un effort !

C'est l'effort de notre totalité.