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jeudi 30 juin 2011

Vraie et fausse dualité

Extrait d'« Eclats de silence » de Daniel Morin


Il y a une confusion qui circule souvent dans les milieux spirituels.
Il n'est pas rare d'entendre dire que le chemin, c'est passer de la dualité à la non-dualité.
D'accord, mais de quoi parle-t-on ?
Ma conviction est que la dualité que j'appellerai « vraie » est nécessaire à la manifestation.
Dualité veut dire deux. Deux est le symbole simplifié de la multiplicité des formes.
Cette multiplicité n'implique ni l'étanchéité de la forme définie, ni la séparation.
La manifestation est multiple, duelle, car il n'y a pas de petit sans grand, d'agréable sans désagréable, de tout sans partie etc.
Par contre, il existe ce que j'appelle la fausse dualité, et qui consiste à penser qu'il pourrait y avoir autre chose à la place de ce qui est déjà là.
Il y a ce qui est, et je pense qu'il devrait y avoir autre chose !
Ce qui est, est là, mais ce qui devrait être à la place n'a pas d'autre existence que d'être une pensée.

Lorsque certains enseignements parlent de passer de la dualité à la non-dualité, ils signifient passer de la fausse dualité à la vraie dualité, c'est-à-dire voir l'impossibilité qu'il y ait autre chose à la place de ce qui est déjà là.
Je vais utiliser une égalité mathématique qui m'a beaucoup aidé et qui résume assez bien ce que je veux dire : Zéro - (1+-1) = Zéro
La totalité n'ayant pas d'extérieur, l'énergie ne peut ni entrer ni sortir, elle est constante.
Cette constante est donc égale à zéro, à rien.
Zéro ne peut pas être défini, c'est l'Absolu, le Rien, le non-manifeste, le Silence, l'Immobilité, l'Être, ou Dieu pour les religieux.
Cette non-dualité s'exprime pourtant dans la dualité.
On peut dire que le Rien se manifeste à partir de la différence.
En langage religieux, on dira que Dieu se manifeste par sa création.
Que Rien puisse se manifester est renversant !
Zéro peut être multiplié à l'infini, ça fait toujours zéro.
(+1-1) représente la naissance de la manifestation, la dualité, la différence, toutes les formes, toutes les paires d'opposés. On pourrait aussi l'écrire de cette façon :
Zéro = (+1+1-1-1+1+1-1-1) etc. = Zéro
Les signes + et - sont la preuve de l'inséparabilité et du jeu vivant de l'unicité, le plus étant lui-même défini par le moins et inversement. Le chaud ne se définit que par rapport au froid, l'agréable par rapport au désagréable, le masculin par rapport au féminin, le bien par rapport au mal, l'attraction par rapport à la répulsion, etc.
Le jeu de l'impermanence n'est apparent qu'à partir de la dualité.
Si nous n'acceptons pas les différences présentes, nous nions la Totalité puisque nous déclarons qu'il manque quel-que chose ou qu'il y a quelque chose de trop dans ce qui est déjà là.
Nous voudrions faire disparaître un -1 ou un +1, mais ce n'est pas possible puisqu'il est déjà là, en tant qu'expression du Tout.
La fausse dualité, c'est refuser que ce qui est soit ; c'est vouloir autre chose à la place de ce qui est, c'est ce qui nous sépare apparemment de Est, c'est ce qui nous empêche de ressentir la qualité de l'Être.
La vraie dualité c'est l'évidence qu'il n'existe rien en dehors de Est, de Zéro, et que toute la manifestation est l'expression de la Totalité se singularisant dans la multi¬plicité des formes changeantes.
Rien n'existe en dehors de la Totalité, car il n'y a pas un élément qui y échappe.
Il n'existe pas deux éléments qui seraient le relatif et l'absolu, car le relatif est une vision partielle de l'absolu. C'est comme vouloir éclairer une pièce obscure avec une lampe torche, nous n'en voyons qu'une partie à la fois. Mais tout ce qui n'est pas vu existe quand même.
La Totalité ne peut se trouver par l'addition de tous les éléments, mais par la reconnaissance que notre vision est limitée et que nous n'arriverons jamais à tout voir. Il s'agit donc d'accepter tout ce que nous connaissons et tout ce que nous ne connaissons pas.
Accepter le relatif, la limitation à 100%, c'est l'absolu, le non manque.
L'inconnaissable est en deçà des concepts de dualité et de non-dualité, tout en les englobant tous les deux. La Vie n'a pas de problème.

mercredi 29 juin 2011

Le Guerrier de l'instant présent



L'arme du guerrier du présent est une arme qui guérit la séparation.
Par elle s'opère une véritable guérison spirituelle, car elle nécessite que le guerrier se tienne fermement établi en lui-même, établi également dans toutes les lois de la nature, établi dans son impeccabilité, dans son adresse, il reste en « Je suis » ; il est avant de penser, avant de juger, avant de se séparer.
N'oubliez pas que le mystère de la vie n'est pas un problème à résoudre mais une réalité à expérimenter.

Personne n'a jamais rien résolu, et personne ne trouvera jamais rien.

La seule façon de se laisser « mystériser », c'est d'être vivant au coeur du mystère, sans pertinence sur Dieu ou sur soi-même.
La seule existence du monde réside dans l'ici et maintenant; elle n'est ni dans l'histoire, ni dans le temps, et c'est en réunissant ici et maintenant que l'on va glorifier le temps et l'éternité. L'éternité a besoin d'être nourrie par « ici ».
Chaque rayon se trouve alors relié au soleil. Voyez bien : le rayon de soleil ne se prend pas pour un rayon séparé, isolé, qui agit seul. Il sait bien qu'il est sans arrêt relié au soleil.
À titre personnel, le rayon ne crée rien, il est le messager du soleil.
Il ne se prend pas non plus pour le soleil, il est son rayon.
Il n'y a rien de plus glorieux que de redécouvrir ce qu'est « Moi », et notre responsabilité réside dans la reconnaissance de l'acte « je suis ». Nous n'avons pas la responsabilité de porter le monde. Est-ce que c'est nous qui l'avons créé ? Est-ce que c'est nous qui avons créé les montagnes, le ciel, les océans ?
Ne faites pas de la responsabilité une croyance.
La seule chose qui nous incombe, c'est d'être « je suis », petit, petit, infiniment petit.
En devenant ce rayon de soleil, par la seule reconnaissance de « je suis », vous nourrissez toute la totalité de la vie.

Que vous le pensiez ou non, que vous le compreniez ou non, que vous le discutiez ou non, la vie vit toujours dans son seul jaillissement, celui de l'instant présent.

Vous vous laissez caresser par le vent, seulement maintenant, dans l'instant.
Votre coeur bat, seulement pour cet instant.
Vous respirez, seulement maintenant, et cela fonctionne toujours ainsi.

Toute extrapolation est un gargarisme mental.

Des prodiges s'accomplissent tous les jours, dans notre « instantanéïté », pour notre survie, seulement maintenant, pour que nous puissions penser, seulement maintenant, pour que nous soyons, maintenant, pour que nous trouvions la liberté, maintenant, pour que nous reconnaissions seulement maintenant.

Je suis le don de vie.

Savez-vous comment, chaque seconde, vos cellules, vos os, vos cheveux se renouvellent ? Savez-vous comment votre coeur bat ? Savez vous comment vous pensez ? ? ?
Alors laissez tomber !
Restez dans « je ne sais pas », un « je ne sais pas » vivant qui vous fait goûter la magie de voir ou d'entendre.

David invite J. à partager une expérience :

J. : « Ce matin, en me réveillant, j'ai compris ce que je t'entends dire depuis un an : avec le réveil vient la prise de conscience du corps dans un certain bien-être. Et ce matin, j'ai réalisé que juste avant que mon corps ne s'éveille, j'étais. Je sentais mon corps, il y avait la lumière, le bruit du réveil, mais comment dire ? J'étais avant tout ça. Ce que j'ai compris, c'est que je suis, avant la prise de conscience du corps. Je suis avant les cigales que j'entends ici, avant les pensées qui arrivent et qui jugent. »

David : Bien, alors, continue à cultiver cette relation entre toi et toi.
Vous voyez, J. nous parle de la sève : « Je suis avant de me réveiller, avant de penser, je suis avant la lumière, avant d'être dans l'histoire, dans l'espace et dans le temps. »
C'est quelque chose de très important ; il va falloir faire un geste pour renouveler cela, sinon, tu vas l'oublier et tu vas repartir dans ton histoire. Ce geste de conscience relève d'une pratique spirituelle saine. C'est là que réside l'art du « guerrier du présent.
Le guerrier du présent n'a pas à sortir son arme pour tuer ses ennemis, ses pensées de victime, car s'il le fait, il est déjà mort : il a déjà fait exister les autres, les ennemis.
L'arme du guerrier du présent est une arme qui guérit la séparation.
Par elle s'opère une véritable guérison spirituelle car elle nécessite que le guerrier se tienne fermement établi en lui-même, établi également dans toutes les lois de la nature, établi dans son impeccabilité, dans son adresse, il reste en « Je suis », il ne quitte pas la sève, il est avant de penser, avant de se juger, avant de se séparer.
C'est un acte de vigilance et de vaillance qui s'inscrit au coeur du réel. Dans la vie de tous les jours, en lui, le guerrier du présent est invincible. Mais, s'il fait le geste de dégainer, c'est déjà trop tard. C'est que déjà, il a structuré un ennemi à l'extérieur de lui-même, il a inventé quelqu'un à combattre et à tuer. Sentez bien cela. Fermement établi en « soi-sève », je peux être toutes les particularités de la sève, « je » peux inclure la multitude dans le singulier, « je » peux être pluriel...
Dans « moi » il y a nous.
L'homme au coeur pur, établi dans un trésor, établi dans la chanson de la vie, s'il entend chanter chaque particule de la création, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, c'est que, lui-même, il chante « moi ».
Le « moi » dont il s'agit appartient au langage universel, celui d'avant la tour de Babel, quand les langues humaines ne sont pas encore inventées et quand les mots n'existent pas encore pour séparer les choses. Le « moi » dont il s'agit, c'est un mot pour désigner le langage pré-verbal dans lequel tout est lié, non séparé, existant au coeur de lui.
Lorsque l'on honore ce « Moi », lorsque l'on entend le son juste « Moi », on entend en soi toutes les lois de la nature, et devenant toutes les lois de la nature, on devient tous les dieux de la nature, tous les symboles enfermés dans les noms « Shiva » , « Brahmâ », « Vishnu » se trouvent alors incarnés. En Inde, chaque divinité est représentée par des attributs, c'est une façon symbolique de témoigner d'une qualité d'existence particulière inscrite au coeur des lois de la nature.
Quand un homme s'établit dans cette vérité, dans cette chanson cosmique, dans cette universalité, il devient et honore les lois de la nature, ces divinités vivantes. Il n'est plus alors besoin de symboles extérieurs pour les représenter. Il est cette divinité vivante, simplement, humblement, en « Moi ».
Dans cette qualité d'unité particulière, l'éveil vient à la fin tout balayer afin que ne reste que la transparence du réel. Cela, reconnaissez-le simplement, et soyez dans la certitude que vous êtes déjà cette qualité. Vous êtes l'émanation de ce Moi-sève, vous êtes la sève qui se manifeste à travers tous les aspects de la création.

Les paroles d'homme de savoir sont à comprendre.
Les paroles d'un homme de non-savoir sont à respirer.
Les paroles d'un homme de savoir expliquent le pourquoi, elles expliquent le comment, elles expliquent le vent ; les paroles d'un homme de non-savoir sont la légèreté du vent.
Les paroles d'un homme de non-savoir jouent, volent, elles sont le vent.

« Présent à l'émerveillement, au coeur de chaque pensée, pourquoi suis-je toujours si étonné ?
Chaque mot est une note, une couleur, une simple poésie. Cachés dans chaque mot, vivent diamants, or et géométrie. L'art de vivre est présence en" Je suis ", l'art de Dieu est présence, c'est tout petit. »
(Rêve d'éveil, page 163)

Tout ce que je dis n'est rien, l'essentiel est toujours non-exprimé.
L'Émerveillement s'émerveille, s'émerveille, s'émerveille...

mardi 28 juin 2011

L'instructeur, une nécessité ?

Extrait de « Le sens des choses »
de Francis Lucille


Vous avez souligné qu'il n'est pas souhaitable de traiter la question « Qui suis-je ? » trop légèrement. Il est des personnes qui consacrent leur vie tout entière à cette question, ou à l'un de ses aspects particuliers. Par exemple, sous la forme « Qu'est-ce que le vrai ? », on peut consacrer sa vie à la philosophie ; sous la forme « Qu'est-ce que l'univers ? », à la physique ; sous la forme « Qu'est-ce que la personne ? », à la psychologie. Est-ce que l'une quelconque de ces approches, poussée jusqu'à sa fin naturelle, constitue une voie d'accès vers notre nature réelle ?

Ces voies de recherche ne conduisent le chercheur nulle part.
Au mieux, elles l'amènent à la compréhension qu'il avançait dans une impasse, ce qui constitue déjà un acquis non négligeable.
La véritable question « Qui suis-je ? » exige un haut degré de maturité, faute de quoi la recherche n'est pas authentique, étant polluée par les désirs et les fausses notions de l'ego. Si un physicien de talent interroge l'univers, mais si sa recherche est motivée par le désir d'obtenir le prix Nobel, il fera peut-être des découvertes intéressantes dans son domaine, mais la vérité dont il est question ici lui demeurera inaccessible tant que son désir n'aura pas été purifié de toute ambition personnelle.
La maturité survient quand un chercheur sérieux et sincère arrive à un total « je ne sais pas ». Lorsqu'il atteint ce niveau de maturité, il rencontre en général un instructeur qui va l'aider sur la voie vers la réponse ultime. Il peut rencontrer son maître à un stade antérieur, mais l'obtention d'un tel degré de maturité va en quelque sorte forcer cette rencontre. La présence de l'instructeur permet à l'aspirant de briser le cercle vicieux qui résultait du fait que l'ego ne peut de lui-même se libérer de l'ego. L'apparition du maître est pour le chercheur l'incarnation de la grâce dans un corps humain. Dans la présence lumineuse de l'enseignant, issue d'une expérience impalpable, d'un non-événement, la haute intelligence prend naissance.

Une rencontre avec un instructeur est-elle nécessaire à la réalisation du soi ?

Je suppose que par ce terme vous entendez une rencontre avec un maître vivant ?

Oui, sur le plan phénoménal.

En principe, non, mais en pratique, dans la plupart des cas, oui.
En principe, non, puisque le véritable maître n'est pas une personne, mais le soi unique, la réalité ultime ; ce n'est ni un corps ni un psychisme.
En pratique, oui, parce que toutes les entreprises de la personne en vue de se libérer, de méditer, etc., sont viciées au départ par l'intention égoïque. L'ego ne peut pas éliminer l'ego.
Même si un être a déjà une intuition de la vérité et devient un chercheur sérieux quand l'insatisfaction des objets usuels du désir prend naissance en lui, un contact vivant avec un maître est nécessaire dans la plupart des cas.
Lors de ce contact, l'instructeur amène l'aspirant à un état de non-savoir où le mental a abandonné la recherche. Ce n'est que dans cette ouverture totale que l'enseignement réel peut commencer, et le début de l'enseignement, dans le silence du cœur, est aussi sa fin.

lundi 27 juin 2011

La loi du changement

Extrait de « Les formules de Swâmi Prajnanpad
commentées par Arnaud Desjardins»



La vie est un festival de nouveauté...
Un des aspects du mental, si vous voulez comprendre ce dont vous devez vous libérer, réside dans cette tentative à peu près permanente pour figer le cours des choses, pour nier le changement de toutes les manières possibles.
Regardez en vous-mêmes tout ce à quoi vous vous attachez pour essayer d'établir une stabilité illusoire. Les réalités durent un certain temps : une maison a été construite, tôt ou tard elle tombera en ruine ou elle sera démolie mais elle dure malgré tout un certain temps.
Seulement il s'agit d'une apparence de fixité sur laquelle nous ne pouvons pas compter.
Dans le monde des formes, il n'y a que changement et le mental est constitué d'habitudes qui vous sécurisent illusoirement.
Pourquoi ne pas aller avec le mouvement ? 
Pourquoi refuser ? Il faudra bien un jour lâcher, aller avec le courant.
C'est une danse. Dansez. 
Mais une danse représente un devenir, elle n'est pas fixe comme une peinture.
Est-ce que vous allez un jour aller avec le mouvement de l'univers tel qu'il se manifeste dans vos vies, ce que Swâmiji qualifiait de "festival of newness", une fête de la nouveauté ?
Acceptez les passages, les transformations.
Entre la chenille et le papillon, il y a un passage que nous appelons la chrysalide.
Acceptez, jouez le jeu, cessez de vous accrocher à vos repères et à vos habitudes.

dimanche 26 juin 2011

La confiance

Extrait du livre « Au coeur du présent»
d'Osho

Souvenez-vous toujours que vous ne devez devenir méfiant à aucun prix.
Même si votre confiance permet à l'autre de vous tromper, cela vaut mieux que de ne pas faire confiance.
C'est très facile de faire confiance quand tout le monde est aimant et que personne ne vous trompé. Mais même si tout le monde tente de vous tromper - et vous ne pouvez être trompé que quand vous faites confiance - même là, continuez à faire confiance.
Ne perdez jamais confiance en la confiance, quel qu'en soit le prix, et vous ne serez jamais perdant, parce qu'en elle-même, la confiance est la fin ultime. Elle ne devrait pas être un moyen, elle a sa propre valeur intrinsèque.
Si vous pouvez faire confiance, vous restez ouvert.
Les gens se ferment pour que personne ne les trompe ou ne profite d'eux.
Laissez-les profiter de vous !
Si pourtant vous continuez à faire confiance, une belle floraison surviendra, car il n'y aura pas de peur. La peur, c'est que les gens vous trompent - mais une fois que vous acceptez cela, il n'y a plus de peur, plus de barrière à votre ouverture. La peur est plus dangereuse que tout le mal que quelqu'un peut vous faire. Cette peur peut empoisonner toute votre vie.
Aussi restez ouvert, faites confiance innocemment, inconditionnellement.
Vous fleurirez et vous aiderez les autres à fleurir lorsqu'ils prendront conscience qu'ils ne vous ont nullement trompé, mais qu'ils se sont trompés eux-mêmes. Vous ne pouvez pas tromper une personne éternellement si elle continue à vous faire confiance.
Cette confiance même vous ramènera sans cesse à vous-même.

samedi 25 juin 2011

Abîme

Article du site « Propos sur la non-dualité et l'unicité absolue » de Monko


Avec Angélus, je peux dire ceci: "Je ne suis pas ce que je sais, je ne sais pas ce que je suis".

Chaque fois que mon regard se penche, s'épanche vers ce que les hommes appellent l'intérieur ou extérieur, c'est un grand vide sans fond, un abîme qui s'ouvre dans lequel rien ne peut adhérer, nul savoir, nulle ignorance. Le vaste monde est un abîme, le corps est un abîme, l'esprit est un abîme. Un seul abîme, qui ne connaît pas de dimension, de contour ; il est sans couleur, sans odeur, sans senation, sans pensée, sans émotion, sans son, sans silence, sans conscience; il n'est ni rien ni quelque chose, rien ni personne ne peuvent le décrire, l'approcher, s'en séparer.

Alors ils disent: "le Soi est ce qui perçoit, la Conscience est ce qui voit".
Mais percevoir quoi ? Une table ? Le chant de l'oiseau ? La montagne ?
Et alors ? Quelle différence cela fait-il que ce soit la Conscience ou moi qui perçoivent ces choses ?
Il y a que ces diseurs de slogans ne sont jamais tombés dans le vide.
Sinon ils verraient qu'ils ne voient ou n'entendent rien.
Ils verraient qu'ils ne sont que cécité, surdité, dépourvus de tout sens tactile, olfactif, sensoriel, dépourvus de toute pensée, de toute émotion...
Ils verraient "qu'il y a qu'il n'y a pas".
Et pourtant, oui, sans cesse un miracle s'opère : il y a bien quelque chose.
Et "il y a qu'il y a" pensée, sensation, son, perception visuelle, toucher, odeurs.
Et c'est l'abîme qui, étant l'origine de tout cela, le rend possible, et unifié, par la Conscience.
Et par la Conscience, qu'on peut comprendre comme l'interface entre le vide et le plein, permet l'expérience que tout ce qui est est l'abîme même, que tout être n'est pas et que tout non-être est, que le monde existe et n'existe pas au même instant, et que tout cela n'est que Conscience.
Aussi la Conscience ne perçoit-elle pas d'objets "réels" ou "irréels", mais ne perçoit qu'elle-même, elle EST la connaissance du "vide en tant que le plein".

Mais que sont toutes ces explications, au fond ?
Une simple tentative poétique de vous dire à quel point je vis, quotidiennement, dépourvu de ce genre de pensées ou compréhensions. Tout cela pour dire que "ne pas comprendre" est ce qu'il y a de plus intime (comme l'abîme), comme le disait Rakan Keichin (867-928), maître zen.
On comprend la Voie sans la comprendre, car la voie, pénétrant tout, ne laisse aucune place à un individu "compréhensif" car il faudrait pour cela créer une séparation, une "second", et donc une faille au sein de l'abîme !...

Voilà pourquoi la véritable pratique se déploie en l'absence de toute idée de pratiquer, la véritable assise en l'absence de toute idée de s'asseoir. Alors, instantanément, s'asseoir est tomber dans l'abîme, l'ultime réalité...

Alors, ayant ouvert ce post avec Angélus, fermons-le avec lui:

"Ce que Dieu est, nul ne le sait. Il n'est ni lumière, ni esprit, ni béatitude, ni unité, ni ce qu'on nomme Déité, ni sagesse, ni intelligence, ni amour, ni vouloir, ni bonté, ni chose, ni d'ailleurs non-chose, ni essence, ni affect. Il est ce que ni moi, ni toi, ni nul être ne peut éprouver tant que nous ne sommes pas devenus ce qu'Il est..."

vendredi 24 juin 2011

Petit poisson

 Extrait de « Humour Zen »
d'Henri Brunel


Un étudiant zen s'avança vers le maître et lui dit d'un ton pénétré :
« L'éclat du Bouddha illumine l'univers entier.
- Taïro, cette phrase n'est pas de toi, tu ne penses pas, tu ne parles pas, tu récites !
- Maître, protesta l'étudiant, je me nourris des textes sacrés, je lis sans repos ni trêve les grands auteurs du passé, jamais ne cesse ma quête. Je cherche la Vérité du Bouddha...
- Taïro, dit le maître en souriant, tu ressembles à un petit poisson qui demande partout où est la mer...
- Que voulez-vous dire, Maître ?
- Taïro, tu es né dans la mer, tu vis dans la mer, tu finiras dans la mer.
Ne cherche plus... Tu es la mer ! »

jeudi 23 juin 2011

Le paradis est un passage

Extrait de « La pensée comme voie d'éveil»
d'Yvan Amar


Le paradis est-il localisable ?
L'une des façons de vivre le paradis ne serait-elle pas de vivre la complexité de chaque moment de notre vie dans la gestion correcte, libre et responsable de l'instant présent ?
De ne pas associer ce paradis à un temps déterminé, mais d'être simplement passage ? En d'autres termes passer de la pensée de désir à la pensée d'action.
Pour revenir à la tentation, c'est un mot clé dans notre travail. Parce qu'il est bon d'être tenté et de pouvoir distinguer, au sein de la tentation, ce par quoi nous sommes tentés : la séduction de la forme ou l'obligation d'être conducteur ? Ce qui est très différent.
Être conducteur, c'est offrir sa forme afin qu'elle soit traversée, c'est aussi l'offrir, digne de ce qui va la traverser.
Cette forme doit être structurée pour pouvoir être véritablement conductrice de Cela qui est à la source de la tentation à laquelle on a succombé.
À partir du moment où l'on prend le chemin de la tentation, on n'a pas d'autre choix que le prendre de façon consciente, et donc vivre très consciemment ce qui est à la source de notre « adhésion » à cette tentation. Peut-il y avoir tentation s'il n'y a pas dialogue ? Peut-il y avoir dialogue s'il n'y a pas tentation ?
Qu'est-ce qui nous dit que Dieu n'a pas eu la tentation de la créature ?
Nous sommes la preuve de la tentation de Dieu !
Qu'est-ce qui nous pousse à la tentation, sinon Lui-même ?
« J'étais un trésor caché, dit Allah par la bouche de Son Prophète, et J'ai cherché à être connu. Alors J'ai créé le monde et la créature, non pour être connu d'eux en tant qu'objet, mais pour être connu par l'acte même de connaissance des sages. » La pensée d'action...
Cela qui pousse,
cela qui cède à la tentation de reconnaissance sans objet,
qui n'a plus de prétexte,
qui ne se fourvoie plus dans la séduction des prétextes,
cela qui cherche à se reconnaître et qui n'a pas de contraire,
s'avère très différent du bonheur que nous poursuivons d'ordinaire.
Il apparaît alors évident que nous poursuivons ce par quoi nous pouvons poursuivre.
Là est le grand basculement :
nous cherchons à atteindre cela même par quoi nous cherchons à l'atteindre.
Cela ne peut pas devenir un objet, à aucun moment.
L'œil ne peut pas se voir lui-même.
Il est quelquefois facile, pour de multiples raisons, de taxer d'intellectuel un discours spirituel, un discours sur « le chemin », II peut aussi arriver qu'ayant soi-même des complexes, on taxe d'intellectuelle toute pensée un peu élaborée sur la nature du chemin ou de la réalité.
En fait, il n'est pas question de devenir des intellectuels ou des penseurs de premier niveau ; il est question d'être des penseurs exigeants, des penseurs de qualité. Et ne vous méprenez pas : si éventuellement vous vous sentez « largué » au bout d'une dizaine de mes phrases, ce n'est pas parce que vous êtes des imbéciles ou parce que je suis un intellectuel, c'est parce que le fait de suivre une pensée construite selon des critères autres que la séduction ordinaire relève d'une grande discipline. Nous sommes dans une pensée conductrice, et vous n'avez pas besoin de devenir plus riches en informations.
C'est une opportunité, c'est un travail et cela a une valeur.

mercredi 22 juin 2011

Mélopée

Extrait de « L'urgence d'être » de David Deida


La mélopée est à mi-chemin entre la parole et le chant.
Dites le son « A » avec la voix que vous avez normalement quand vous parlez.
Maintenant, chantez ce même son.
Vous allez ressentir une différence.
La mélopée consiste à chanter avec la voix que vous avez quand vous parlez.
À chaque expiration, psalmodiez ce « A » pendant environ cinq minutes.
Sentez-le se propager vers l'extérieur, imprégner l'espace et s'y dissoudre.
Ensuite, modulez ce son.
Pour cela, modifiez la position de vos lèvres, langue et mâchoires.
Enfin, laissez ce « A » donner forme à des mots.
Tous les mots sont des modifications d'un son universel, des modulations de ce « A » qui imprègne l'espace.
Psalmodier vous permet d'ouvrir l'espace d'amour dans votre cœur.
Chargée de dévotion, la parole module le son « A », de sorte que chaque mot sorti de votre bouche véhicule l'amour, espace ouvert et infini.
Psalmodiez « A » jusqu'à ce que vous sentiez votre cœur ouvert, le son de l'amour "qui se propage vers l'extérieur, offert à tous, et même au-delà.
Sentez maintenant comment les mots se forment, telles des vagues dans l'immensité de l'amour.
« A » est l'ouverture d'amour. Les mots en sont la manifestation concrète.
Pendant que vous parlez, soyez conscient de chaque mot et du « A » universel, ce son-amour, dont il est une modulation.
Ressentez ce « A » en tant qu'amour ouvert.
Prononcez tous les mots comme des formes façonnées par votre langue, depuis l'ouverture que représente la dévotion de votre cœur.
Chargée de dévotion, la parole module le son « A », de sorte que chaque mot sorti de votre bouche véhicule l'amour, espace ouvert et infini.

Pour en découvrir plus sur le chant du coeur, cliquez ICI

mardi 21 juin 2011

Faites un avec l'émotion !

Extrait de « Les formules de Swâmi Prajnanpad
commentées par Arnaud Desjardins»



Vivez l’émotion

Lorsqu'une émotion surgit, par exemple l'angoisse, et que nous acceptons que cette émotion se produise ici et maintenant, nous ramenons l’émotion à une sensation, c'est-à-dire que nous réussissons à ne plus être identifiés à des pensées telles que « c'est horrible, ce n'est pas juste, ça fait des mois que ça dure, il n'y a aucune raison pour que ça change, je n'y arrive plus... ».
Au lieu de cela, nous entrons en communion avec l'aspect sensation de l'émotion, c'est-à-dire que l'aspect pensée est mis de côté. Être un avec l'émotion, c'est être un avec une sensation, parce que l'émotion est un ensemble de pensées et de sensations, les sensations étant des phénomènes biologiques, physiologiques.

Annihilez la distinction entre vous et votre émotion
Vous n'avez aucune connaissance réelle de vos pensées, de vos émotions, de vos sensations — de tous vos fonctionnements — parce que vous n'avez jamais été réellement, sans dualité à la lumière de la vigilance, vos pensées, vos sensations, vos émotions.
Il y a toujours eu un certain décalage ; ce qui fait que vous n'avez jamais connu ce que vous avez vécu. Vous pouvez être libre de ces émotions en les connaissant. Comment pouvez-vous les connaître ? En étant, sans dualité, ému.
Si je veux un jour pouvoir dire comme Shankaracharya «je ne suis pas les émotions, je ne suis pas les sensations», il faut d'abord que je sois pleinement l’émotion et la sensation, pour comprendre l'irréalité de cette émotion, de cette sensation, et à quel point j'en suis libre.
Mais si je me débats contre l'émotion et la sensation, je l'affirme, je la fais être encore plus.
Il est possible — et la clé de la Libération est là — de rétablir d'abord la non-dualité en soi-même, de supprimer la distinction « moi et mon émotion ».
Si je pouvais dire « moi et mon émotion », cela signifierait que j'ai une émotion ; et si j'ai une émotion et que cette émotion est pénible, eh bien, je n'ai pas besoin de la garder !
Ce que j'ai et qui ne me plaît pas, je m'en débarrasse !
Mais quand l'émotion est là, elle m'emporte, que je le veuille ou non ; elle m'oblige à agir, elle m'arrache à ma conscience stable et immuable, elle m'entraîne dans un sens ou dans un autre, me rend excité, emporté par le bonheur et la joie (joie fragile, éphémère et empoisonnée, joie qui porte en elle-même son contraire), ou agité, énervé, parfois brisé par la souffrance.
Mais si je suis ce que je suis, sans dualité —je suis malheureux ? je suis malheureux — je suis conscient : je ne suis plus emporté par mais un avec. La souffrance seulement, puisque la souffrance est là, une-sans-un-second, mais éclairée par la Conscience neutre et non engagée.
Alors la souffrance n'apparaît plus comme souffrance. Elle s'évanouit.

Laissez l'émotion avoir son jeu complet et s'évanouir.
Si nous n'intervenons pas pour la modifier, infléchir son cours, l'émotion suit un processus naturel, comme tout phénomène : elle naît, elle se déploie, elle meurt.
Plus nous lui donnons de l'espace — l'espace de se déployer selon sa propre loi — plus elle devient neutre : un phénomène énergétique qui se produit en nous et dont nous pouvons être le témoin attentif et silencieux.
Par rapport aux émotions, Swâmi Prajnânpad donne ici quatre recommandations que l'on pourrait résumer ainsi :
- cesser une fois pour toutes de rendre les circonstances responsables de nos états intérieurs
- quand il y a émotion, porter son attention sur l'émotion et non plus sur la situation
- ne plus faire qu'un avec l'émotion
- laisser l'émotion se déployer naturellement, sans intervenir, de façon à ce que celui qui évalue, jauge, juge l'émotion ne soit même plus là.

lundi 20 juin 2011

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Extrait du livre « Au coeur du présent»
d'Osho

N'employez pas les mots bonheur et malheur, car ces mots contiennent des jugements. Observez simplement sans juger et dites : "Ceci est l'humeur A et cela est l'humeur B."

L'humeur A a passé, maintenant l'humeur B est là, et vous êtes simplement un observateur.
Soudain, vous réalisez que, quand vous appelez A le bonheur, il n'est pas si heureux, et que quand vous appelez B le malheur, il n'est pas si malheureux.
Rien qu'en nommant les humeurs A et B, il se crée une distance.
Quand vous dites bonheur, ce mot implique beaucoup de choses.
Vous dites que vous voulez vous y accrocher, que vous ne voulez pas qu'il s'en aille.
Quand vous dites malheur, vous n'employez pas seulement un mot ; il implique beaucoup de choses. Vous dites que vous ne le voulez pas, qu'il ne devrait pas être là.
Tout ceci se fait inconsciemment.
Alors, employez ces nouveaux termes pour vos humeurs pendant sept jours.
Soyez simplement un observateur - comme si vous étiez assis au sommet d'une colline, alors que dans la vallée les nuages, les levers et les couchers de soleil défilent, que parfois il fait jour et parfois, il fait nuit. Soyez simplement un observateur sur la colline, à distance.

dimanche 19 juin 2011

La question "Qui suis-je ?"

Extrait de « Le sens des choses »
de Francis Lucille


Ceux qui se posent sérieusement la question « Qui suis-je ? » doivent bien vite admettre qu'ils n'en connaissent pas la réponse. Qui sommes-nous ?

Je ne crois pas qu'ils devraient admettre bien vite en ignorer la réponse parce qu'une investigation complète est nécessaire pour établir la maturité de l'expérience profonde.
Si, après avoir essayé de comprendre qui vous êtes, la réponse est : « Je ne sais pas », ma recommandation serait d'essayer encore.
Cette quête d'identité est une entreprise sérieuse.
Cette interrogation doit envahir la totalité de notre vie.
Ce n'est pas une question verbale que nous pouvons nous poser comme un perroquet :
« Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? », mais une question qui se présente à nous inopinément quand une tâche a été accomplie, quand nous nous trouvons dans un moment de disponibilité.

Cette question peut se présenter sous différentes formes, comme « Qu'est-ce que la vie ? », « Qu'est-ce que le bonheur ? », « Qu'est-ce que la vérité ? ».
Toutes ces questions sont équivalentes.
Elles se ramènent toutes à l'unique question « Qui suis-je ? ».
Quand l'une de ces questions nous invite spontanément, nous devons lui accorder toute notre attention, tout notre amour, et vivre avec elle.
En procédant ainsi, la question demeure vivante en nous.
Elle ouvre la voie à la compréhension et clarifie le mental jusqu'au moment où nous nous trouvons dans un état d’ouverture totale.
Seule cette ouverture à l’inconnu nous permet d’être alors emporté au-delà du mental vers la compréhension vivante que nous sommes ce que nous cherchons.

vendredi 17 juin 2011

Florilège n°4

Extrait de « My Secret is Silence »
(Mon secret est le silence) d'Adyashanti
Traduction : Isabelle Padovani
Nota bene : ce livre n'a jamais été publié en français 


Vous ne pouvez penser à la réalité pas plus que vous ne pouvez imaginer des images dans votre tête. Quand vous êtes pris dans le rêve, la seule façon d'être libre est de s'éveiller du rêve.
***
Ne regardez pas en dehors du changement pour l'inchangé.
Le changement est l'inchangé.
Si cela ne changeait pas vous ne sauriez pas que l'inchangé est là complètement.
***
N'opposez jamais quelque chose ou quelqu'un.
A la place, choisissez d'exprimer et de manifester ce qui est vrai pour vous.
***
Vous ne pouvez pas le trouver, pas plus que vous ne pouvez le perdre.
***
L'illusion du "moi" est une nécessité opérationnelle.
***
N'essayez pas de vous trouver ou de vous définir par ce que vous faites ; plutôt, cherchez  seulement à exprimer votre plus haute connaissance de ce que vous êtes par ce que vous faites.
***
La conscience au repos est expérimentée en tant qu'être sans forme ou espace conscient.
La conscience en mouvement est expérimentée en tant que toutes les formes, en tant que la vie ou l'existence elle-même.
***
Il n'y a que la volonté de Dieu, même si c'est de combattre la volonté de Dieu...
***
Vous ne pouvez pas le trouver parce que vous l'êtes...
***
Ce n'est pas un combat contre le mental.
Eventuellement, le mental réalise qu'il veut juste être en adoration d'une vérité et d'une sagesse qu'il ne peut contenir.
***
La forme est un sacrement et le sans-forme est sa bénédiction.
***
La vérité absolue inclut la dualité.
***
Un homme ordinaire cherche la liberté par l'illumination.
Un homme illuminé exprime la liberté en étant ordinaire.

jeudi 16 juin 2011

L'émotion initiale


Article paru dans le n°95 de la revue 3eme Millénaire


L’émotion initiale jaillit, console, apaise et passe de vie en vie dans un paradis en chantier…

L’éveil est un jaillissement hors processus temporel, et la pratique temporelle de l’humilité pédagogique dans le quotidien y conduit.

Il n’y a pas de contradiction entre le travail de développement personnel et le non–duel ; si l’expérience de libération est verticale, immédiate, hors du temps ; dans le relatif, l’intégration, l’incorporation, elle, prend du temps et le travail personnel n’est pas vain pour assurer un équilibre, un respect et une communication avec les autres vers une (la) sagesse à construire ensemble…

Pour tous, le paradis est en chantier…
Je vous propose donc d’unifier dans notre vie personnelle les inconcevables paradoxes de notre étonnante existence terrestre avec le jaillissement tranquille et affectueux de l’univers : le mystère de la conscience, pur potentiel créateur, intelligence pure autrement dit la VIE. Elle est intemporelle, éternelle, illimitée, omniprésente, infinie, connue parce qu’elle crée depuis 14 milliards d’années (l’univers, la terre, la nature et vous-même… en sont la preuve tangible ! )

C’est avec tendresse et amitié que je vous invite à entreprendre ensemble ce voyage dans le cœur des émotions et de la connaissance de soi où ce plein potentiel de la vie se matérialise dans le relatif, votre vie individuelle.

La vie « privée » au sein de l’univers
Oui, par extraordinaire, nous avons une vie privée et temporelle avec ses joies simples, ses douloureuses peines et ses insupportables convulsions, mais aussi, nous avons l’énergie de l’enthousiasme pour franchir les obstacles en réduisant tous les impossibles au profit d’une humanité plus globale progressant vers l’incorporation de sa connaissance et de sa sagesse universelle.
Etes-vous lucide que vous marchez, vivez, pensez, ressentez votre vie sur une planète qui voyage dans l’espace cosmique depuis 14 milliards d’années… Cette prodigieuse et maternelle planète terre est notre berceau protecteur, elle porte dans sa matrice mystérieuse toutes les formes de vie, le principe de la « non mort »… Votre corps et votre présence sont les héritiers de ces ressources d’intelligence pure œuvrant en vous et disponibles à tout moment : c’est le geste créateur de la vivacité de la vie qui œuvre et passe de vie en vie, immédiatement, simultanément dans toutes les directions. Inouï, saisissant, n’est-ce pas ! La seule chose qui ne meurt pas, c’est la Vie. Ce geste de la vie se manifeste dans notre corps à travers sa mémoire évolutive mais aussi dans notre esprit, dans l’héritage de l’instant présent initial.
Etes-vous ému de la générosité, de la créativité, de la puissance de la vie à se montrer visible, audible, gustative et parfumée au cœur de ce paradis en chantier ?
Avez-vous le sentiment de vivre au cœur d’un mystère au milieu de toute existence dans ce geste créateur dont nous sommes les héritiers…
Avez-vous bien conscience de votre émouvante présence… et de la rareté d’être… un humain… face à une nuit étoilée, à la prodigieuse et miraculeuse naissance d’un enfant.
Etes-vous triste et désemparé devant la maladie, l’insupportable douleur du corps et l’impasse de la mort ?
Etes-vous confronté aux discussions interminables et aux promesses sans lendemains qui altèrent la dignité et la modestie d’exister ?
Vous sentez-vous impuissant à communiquer avec vos proches ?
Eprouvez-vous une immense solitude avec le sentiment d’une souffrance à vivre qui vous colle comme une poisse trop épaisse ?

Eh bien rassurez-vous, vous êtes un être humain normal et bien terrestre… car ces sensations, ces émotions et ces sentiments sont les fruits du geste créateur qui passe de vie en vie. 
Vous êtes dans un paradis en chantier… au cœur du big bang initial et permanent...

Etudier le « développement personnel », en réalité c’est étudier le geste de la vivacité de la vie, son pouvoir créateur et l’histoire de notre évolution. Se connaître, c’est accepter de ne pas réagir par réflexe, face aux provocations de la vie, en apprenant l’humilité pédagogique dans un processus de transformation. C’est être au milieu de nos émotions en les aimant car elles sont des instincts conscientisés qui nous protègent et nous rendent vivants.

Darwin, une réponse à l’histoire de l’évolution des espèces et MacLean, une théorie comportementale liée à l’instinct, aux émotions et à la pensée cérébrale

Dans cet instant, j’ai une pensée émue et remplie de gratitude envers Monsieur Yvan Amar qui m’a surpris il y a une vingtaine d’années en situant l’évolution spirituelle et l’obligation de conscience dans la perspective de l’évolution des espèces de Monsieur Darwin ainsi que dans la théorie du cerveau tri-unique du Docteur MacLean.

Nous appartenons à l’espèce « humanité », Nous avons un ADN commun avec toutes les espèces, donc une histoire et une mémoire de nos transformations successives de notre cerveau jusqu'à ce jour.
Les anthropologues confirment que nous avons trois cerveaux en un seul.
Ces trois « étages » nous sont constitutifs et on ne peut les nier. 
Ils fonctionnent tout le temps en même temps; l'information qui provient de l'extérieur, avant qu'elle ne parvienne au néocortex (3e cerveau) doit nécessairement passer par les deux autres qui sont plus anciens….

D'où l'importance de bien lire, ressentir et vivre le passage de l'information en nous car à travers nos yeux, le règne du reptilien, du mammalien et de l’homme cérébral vivent ensemble.

* PREMIER CERVEAU : LE REPTILIEN. L’INSTINCT.
Ce cerveau est responsable de notre vie végétative et de la survie de notre organisme (respirer boire – manger – dormir réguler les battements du cœur, du système neuro-végétatif, maintenir la survie de l’espèce (mais pas de lien avec les petits)
Ses trois stratégies relationnelles… l’attaque, la fuite, l’immobilité.
Ses besoins : manger l’autre, il est sans morale ni émotions.
L’agressivité et la défense du territoire prédominent. La notion de survie donne l’immédiateté d’un présent et d’un réel instinctif. Pas le temps pour jouer, l’inquiétude et le qui-vive sont permanents. Tous les sens travaillent à pleine capacité, toujours en alerte.
L'apprentissage est rapide parce qu’inné, mais très limité. Il est non adaptatif avec des réflexes automatiques. On dénotera l'absence de création de nouveaux comportements, en raison, entre autres, d'une mémoire à court terme empêchant la structure d'informations et la mise en lien entre celles-ci.
Du point de vue comportemental chez l'être humain « reptilien » nos noterons certaines similitudes :
Gérer son territoire connu, répéter les mêmes stratégies sans s'adapter ou si peu, conserver ses habitudes, ne répondre que par l’agressivité ou le désir de dominer.
Dans les faits et gestes, disons pour résumer que le reptilien vit seul, attaque sans avertissement, sans émotions ni sentiments.

*DEUXIEME CERVEAU : LE MAMALIEN OU LIMBIQUE– LA NAISSANCE DE L’EMOTION

Ce 2eme cerveau est apparu il y a environ 65 millions d'années.
Nous sommes des mammifères. A l’intérieur de notre cerveau vit toujours cet (fauve) animal…
Ici l’évolution a fait un bond extraordinaire, les petits sont protégés et conçus dans le ventre de leur mère. Par l’allaitement un lien indissoluble et émotionnel relie la mère et le petit.
C’est l’apparition des émotions, de la perte de l’autre (l’abandon et le début de la conscience de la mort).
L’éléphante reste plusieurs heures avec l’éléphanteau mort avant de le quitter.
A ce stade de notre évolution, nous apprenons à vivre en groupe, à chasser, à nous protéger, à transmettre les stratégies de chasse, à s’amuser, à se caresser, à montrer des signes de reconnaissance tant hiérarchiques qu’affectifs, ainsi apparaissent des composantes affectives qui unissent le clan.
Un pré langage et des signes permettent une lecture émotionnelle de l’autre mais la pensée abstraite n’existe pas. Le ressenti émotionnel est volatil, éphémère, concis, il circule à la surface du corps sans les mots, c’est un vécu émotionnel immédiat, ici pas d’hypocrisie ou de mensonge, c’est le début d’une intelligence relationnelle émotionnelle.
Dans les faits et gestes, le mammifère annonce ses intentions, tente d'impressionner avant d'attaquer de suite (comme le fait le reptilien.) Les stratégies de séduction se peaufinent. L’émotion ressentie permet de lire succinctement mais directement ce que l’autre ressent, c’est un vécu émotionnel immédiat, mais il ne peut être représentée car la pensée n’est pas là pour le faire.
La panique, la colère, la tristesse et la peur deviennent un moyen de se comprendre, d’interagir et se protéger, c’est la réaction sans discrimination.

Chacun d’entre-nous peut faire un lien avec l’origine de certains de nos comportements … mais ne vous leurrez pas, c’est avec ce cerveau que vous gérez vos émotions pas avec le cortex……

Notons que cette intelligence émotionnelle n’est pas lisible par les arguments, les discours et les explications qui appartiennent au cortex et au temps mental. L’intelligence émotionnelle est née sans « le penser et ses questionnements » : pourquoi, comment, à cause de quoi. Utiliser ces outils conceptuels de rationalisation de l’émotion donne une inconsolable sensation d’impuissance et de tristesse dans nos relations.


* LE NEOCORTEX - LA PENSEE ABSTRAITE

Maintenant comprenons le « troisième cerveau ».
C'est ici que le stade humain va prendre naissance avec l'apparition des hémisphères et des lobes frontaux, il y a environ 3,5 millions d'années.
Ce cerveau cherche, trie, analyse formellement, catégorise, élimine, sélectionne, prévoit, juge. On le dénomme aussi l'intellect, le mental. C'est la naissance de la pensée abstraite qui nous permet de mémoriser, de construire des ponts, de prévoir, de structurer nos activités, en un mot de raisonner.

Non seulement ce cerveau démultiplie presque à l'infini la force du traitement de l'information, mais aussi il donne naissance à une dimension qui englobe les autres cerveaux dans un champ de «conscience de soi».

Ici l'identité et l'individualité se définissent clairement ; soi et l'autre sont clairement dissociés. Paradoxalement, l'être humain est le seul «animal» capable de compassion, de sympathie, de bonté, de générosité, de sincérité, d’honnêteté, d’amour (grâce aux lobes frontaux).

Après l’instinct et l’émotion, ce troisième cerveau permet l’acte de penser. Si nous n’étions que des êtres émotionnels, nous serions seulement en réaction sans discrimination et avec peu de connaissance de soi. Mais la difficulté au niveau du cortex, c’est de se servir de ce cerveau, donc de la pensée mentale, pour appréhender une expérience : mélanger la strate du savoir à celle des saveurs, du ressenti et ne pas discriminer entre le réel et l’imaginaire. L’imaginaire comme un élan vers tous les possibles est précieux mais l’imaginaire qui nourrit l’illusion par une pensée abstraite conduit aux peurs, aux projections et aux impasses mentales. Un « intellectuel » qui comprend sans faire l’expérience du réel passe à côté de la dimension spirituelle. Il n’a pas accès à l’émotion pure consolatrice et à l’intention jaillissante.

La conscience, le geste de l’esprit qui relie les trois cerveaux.

L’émotion consolatrice par l’intuition jaillissante donne la connaissance de soi, offre le passage initiatique et réconcilie les trois cerveaux. Les témoins de ce passage nous invitent à pratiquer par transmission pédagogique ces pratiques hors de toute attente ou de compensation dans l’esprit de la découverte naturelle et ludique de soi.
L’apprenti-sage du geste de l’évolution dans un esprit individuel demande du temps… Cet apprentissage n’a pas de fin… C’est le temps pendant lequel le chercheur perdu se transforme en explorateur ravi.

Cette connaissance du geste pédagogique de l’esprit est presque inconnu, le plus négligé, le moins compris, le plus redouté car c’est ici que l'on plonge dans la spiritualité, c'est-à-dire dans des états de conscience qui sont inconnus aux trois cerveaux précédents, d’où les fortes résistances psychologiques de la perte de soi, d’un vide existentiel, d’un manque de lien affectif, la peur de la souffrance et de la mort du corps. Ici nous retrouvons la trace de la mémoire de nos différentes transformations au cours de l’évolution des trois cerveaux.

La dimension du « vivre dans sa chair la réalité du monde, c’est à dire « être vécu» n'est accessible que dans l’expérience pédagogique de la confiance en soi. Elle ne vient pas d’une autorité ou d’un savoir extérieur. La transmission est une grâce révélée, processus impersonnel qui est transmis sans la distance moi, l’autre. La création et la créature sont reliées, unifiées, consolées dans une émotion initiale, l’EMOTION PURE qui rassure et apaise les trois cerveaux et notre identité psychologique.

La connaissance de soi est une expérience simplifiante, naturelle, apaisante et libératrice, elle permet d’intégrer, d’incorporer d’assimiler une nouvelle communication avec les autres et le réel quotidien sans fausses craintes, peurs ou souffrances. Les vraies peurs, celles de l’instant, seront simplement des tremplins pédagogiques, des épreuves protectrices et une impensable joie de la puissance à exister.

Ce passage simple et sacré redécouvert, l’acte d’Etre « moi » - « Je suis cela ou « je » devient un geste de conscience incorporé ; alors la pensée culmine aux plus hauts degrés de notre évolution humaine, unifiant la partie au tout par des moments privilégiés de méta-poésie, de bonheur, de calme, de tranquillité, de plénitude et de simplicité absolue comme un parfum de sacré : la Béatitude

« Je suis simultanément, infiniment cela », dans une présence telle que l’on ne peut ni la perdre n’y s’en absenter », va prendre le relais des processus temporels en générant des nouvelles structures neuronales, atomiques et cosmiques

Ce chas de l’aiguille redécouvert, notre intelligence et notre amour s’en trouvent simplifiés. Ainsi le geste de la vivacité de l’instant initial où - le passé, présent et futur - sont réunis dans un seul geste, engendre l’émotion pure d’exister infiniment.

Il est alors simple de refaire ce geste initial d’instant présent s’incorporant dans notre vie personnelle, dans une présence glorieusement terrestre, paradis en chantier… où la nature existante a un parfum d’instant présent quand chaque seconde est fille d’ éternité.

La simplicité vécue

Extrait de « La pensée comme voie d'éveil»
d'Yvan Amar


Qu'est-ce que la complexité ?
La complexité est en fait le propre du vivant. Plus on approfondit le vivant, plus se révèle sa complexité. Comment vivre la simplicité au sein du complexe qu'est le vivant ?
Une seule manière : reconnaître l'unité au sein de la diversité.
Au sein de la diversité, la capacité à reconnaître l'unité, à voir le simple dans le complexe, peut varier grandement. C'est la seule façon de rester simple.
Nous ne pouvons être simples que lorsque nous avons reconnu l'unité au sein de cette complexité. Aussi est-il juste de dire qu'une personne simple n'est pas une personne peu complexe, mais celle qui, au sein de la complexité, maintient la vision d'unité. Celle qui n'est pas éparpillée dans l'apparente diversité des parties et qui, en chaque partie, reconnaît l'intelligence du tout.
N'opposons pas simplicité et complexité.
Une bonne définition m'est venue, un jour, des personnes compliquées...
J'étais, il y a bien des années, dans un petit avion qui tenait avec des ficelles au-dessus du désert, en Turquie, et à côté de moi se tenait quelqu'un qui, justement, construisait des aéroports dans les déserts turcs ! Voyant le désert en bas et le côté un peu rafistolé de l'avion dans lequel nous étions, je lui dis :
"- Vous faites confiance, vous, à ces avions ?
Il me répond :
- Moi, vous savez, je suis philosophe.
Sautant sur l'occasion (j'avais dix-sept ans à l'époque, c'était la première fois que je me trouvais en Turquie), je lui demande :
- Et qu'est-ce que c'est, un philosophe ?
- C'est quelqu'un de pas compliqué.
- Ah oui, et en quoi n'est-il pas compliqué ?
- Quand il a l’oreille droite qui le gratte, il ne fait pas le tour de sa tête avec son bras gauche !"
Je l'avais pris sur le ton de la boutade, à l'époque, mais cela m'avait bien plu.
Je dirais, la simplicité, c'est d'aller directement là où l'on doit aller ; et être compliqué, c'est faire des tours et des détours... Quoiqu'il y ait des jésuites qui arrivent à beaucoup de simplicité dans la vie ! Ça me rappelle cette histoire du jésuite perdu dans la campagne et qui arrête un paysan sur son tracteur :
"- Vous connaissez le chemin pour aller à la ville ?
Et le paysan de répondre :
- Moi, je veux bien vous l'indiquer, mais vous ne pourrez pas y aller.
Le père jésuite insiste alors :
- Si, si, je vous assure, je suis en forme, je peux marcher, dites-moi simplement le chemin.
- Moi, je veux bien vous le dire, mais vous n'y arriverez pas.
- Mais enfin, pourquoi ?
- Parce que c'est tout droit !"
En l'occurrence, il s'agit de faire une distinction entre compliqué et complexe.
Un individu compliqué, c'est quelqu'un qui croit encore à la réalité de la diversité, qui n'a pas encore reconnu, au sein de la diversité, l'unité. Quel que soit le niveau d'organisation complexe dans lequel on se trouve, il existe une façon de gérer cette complexité qui relève de la simplicité dès lors qu'on a reconnu l'unité de l'ensemble.
Lorsque je vous parle, aucun des mots que j'utilise, aucune des pensées à l'origine de ces mots ne s'écarte d'une vision une. C'est en cela que ces propos, cette pensée sont exigeants : ils sont simples, parce qu'ils relèvent de cette vision d'unité, mais ils ne sont pas faciles, parce qu'ils obligent quiconque les écoute et y réfléchit à se démarquer des stratégies habituelles de la dispersion intérieure.

mercredi 15 juin 2011

Les 5 critères d'un amour réussi

Extrait de « Pour une vie réussie, un amour réussi »
d'Arnaud Desjardins


Swâmiji m'avait un jour énoncé cinq critères grâce auxquels on peut reconnaître la valeur profonde d'un couple. Ces cinq critères sont en fonction d'une durée, d'un chemin à suivre ensemble : to grow together, croître, grandir, s'épanouir ensemble, progresser sur la voie de la maturité, de la plénitude.

Feeling of companionship.
Le sentiment d'être des compagnons.
Le premier de ces critères est le sentiment d'être deux compagnons. Avoir un compagnon, c'est ne plus se sentir seul(e). Il y a quelqu'un à mes côtés qui me comprend, avec qui j'aime échanger, avec qui j'aime partager, avec qui j'aime agir, faire les choses ensemble.
Le mari ou la femme doit être aussi notre meilleur ami. L'épouse doit pouvoir jouer pour le mari tous les rôles qu'une femme peut jouer pour un homme ; et le mari doit pouvoir jouer pour sa femme tous les rôles qu'un homme peut jouer pour une femme. L'homme — ou la femme — se sent comblé et n'éprouve plus la nostalgie de trouver ailleurs ce qui ne lui manque plus.
Si ce sentiment d'avoir trouvé un véritable compagnon existe, il s'enrichit avec les années, avec les expériences partagées, avec les souvenirs, contrairement à la passion amoureuse ordinaire condamnée à perdre son intensité comme un feu qui se consume et s'éteint.

At easeness.
Être à l'aise.
Le deuxième critère est encore plus simple. Aisance : le fait que les choses soient faciles, aisées. On se sent bien. C'est une relation qui ne nous amène pas à gaspiller une grande quantité d'énergie en émotions. Or, trop souvent, dans la fascination amoureuse, il y a émerveillement, il y a des moments intenses, mais il n'y a ni aisance ni facilité ; ou encore une certaine facilité de relation s'établit mais dans la routine, dans la monotonie et il reste au cœur un manque.

Two natures which are not too différent.
Deux natures qui ne soient pas trop différentes.
Il est normal qu'il y ait une différence et une complémentarité entre un homme et une femme. Nous ne trouverons jamais notre alter ego : un autre nous-même qui, à chaque instant, soit uniquement l'incarnation de notre projection du moment. Nous ne trouverons jamais une femme qui sera toujours exactement ce que nous voulons, aura toujours exactement l'humeur ou l'état d'âme que nous souhaitons, l'expression ou le timbre de voix que nous espérons et prononcera les mots que nous attendons — jamais. Et cela, il faut le savoir. C'est une demande infantile, indigne d'un adulte, destructrice de toute tentative de couple, de vouloir que l'autre soit uni¬quement le support de mes projections et réponde à chaque instant à ce que mécaniquement je demande. C'est une illusion que vous devez réussir à extirper. L'autre est un autre. Et, même si une communion s'établit, l'autre n'aura jamais notre inconscient, notre hérédité. Il y aura toujours une différence.
Mais si les natures sont trop différentes, aucune vie commune n'est possible et cet amour sera battu en brèche par la réalité. Les cas extrêmes vous paraîtront évidents. Si un homme est plutôt solitaire, aime les longues marches dans la campagne, la vie dans la nature, et qu'une femme ne rêve que de mondanités et de réceptions, il est certain que les natures sont trop différentes. Malheureusement, cela n'empêche pas de tomber amoureux.
Deux natures qui ne sont pas différentes, cela n'existe pas. «Deux natures qui ne soient pas trop différentes», sinon l'entente est au-dessus de nos capacités respectives. Il faudrait être bien plus avancé sur le chemin de la liberté intérieure pour pouvoir former un couple paisible avec un partenaire dont la nature est radicalement différente de la nôtre. La fascination amoureuse ignore superbement l'incompatibilité de deux natures. On croit de bonne foi pouvoir s'aimer mais il n'y a pas de possibilité d'une véritable entente. La complémentarité de l'homme et de la femme repose sur la différence mais elle repose aussi sur la possibilité d'association, d'imbrication, de complicité.

Complete trust and confidence.
Une foi et une confiance totales.
Bien sûr, beaucoup d'hommes et de femmes aujourd'hui sont blessés jusqu'au fond de l'inconscient par des trahisons passées vécues dans l'enfance ou la petite enfance. Ce genre de blessure ne facilite pas la communion, l’approche ouverte, le don mutuel de soi dans l’amour.
Est-ce que cette personne a su m'inspirer une réelle confiance ? Du fond de moi monte ce sentiment : elle peut faire des erreurs, elle peut se tromper, elle peut même accomplir une action qui me créera une difficulté momentanée mais elle ne peut pas me faire du mal. Fondamentalement, ce qui domine, c'est cette certitude.
Le mariage ne peut pas être une voie spirituelle vers la sagesse si cette confiance et cette foi n'existent pas, si vous vivez dans la peur. Vous avez à être plus forts que votre infantilisme et à ne pas détruire vous-mêmes une relation précieuse par une méfiance qui n'est en rien justifiée. Il faut que les partenaires ne soient plus totalement infantiles, aient une certaine compréhension de leurs propres mécanismes et décident de les dépasser, d'être plus adultes.
Seule cette confiance complète élimine le poison de l’amour, la jalousie. Je ne dis pas que c'est un vice ou un péché, c'est une émotion particulièrement infantile dans laquelle le mental invente ce dont il n'a aucune preuve. Rien n'est plus destructeur de l’amour que cette jalousie.

Strong impulse to make the other happy.
Une forte impulsion à rendre l'autre heureux.
Ce critère exige une approche adulte du couple. La demande d'être heureux grâce à un autre est naturelle, normale, légitime chez un homme ou une femme qui n'a pas encore atteint le bout du chemin et qui se sent encore incomplet. Mais il y a une manière tout à fait égoïste de vouloir rendre l’autre heureux, dans laquelle l’autre n'est pas vraiment en question. C'est l’autre tel que je le vois à travers mes projections, mes demandes à moi, que je cherche à rendre heureux en lui offrant ce que j'ai envie de lui offrir, en faisant pour lui ce que j'ai envie de faire, et sans tenir compte de ses véritables demandes. On ne peut sentir ce dont L’autre a vraiment besoin que si l'intelligence du cœur est éveillée.
Ce bonheur est aussi une réalité simple, quotidienne, faite d'une accumulation de petits détails, et pas seulement de s'entendre dire «je t'aime ». Un être a besoin de respirer à chaque minute, et il a besoin de respirer l’amour tous les jours. Cette envie de rendre L’autre heureux ne se fabrique pas artificiellement, elle est là ou elle n'est pas là.
« Une forte impulsion à rendre L’autre heureux » est un sentiment permanent: « J'existe pour lui, que puis-je faire pour lui ? » Cette intelligence du cœur s'éveillerait très naturellement si les émotions ne venaient pas corrompre la possibilité d'un véritable sentiment.

Ces critères sont simples. Mais, s'ils sont réunis, tous les autres en découlent, y compris l'entente sexuelle.

mardi 14 juin 2011

Bonheur

Extrait du livre « Au coeur du présent»
d'Osho


II n'y a pas de causes extérieures au bonheur ou au malheur ; ces choses ne sont que des excuses. Peu à peu, nous réalisons que c'est quelque chose en nous qui ne cesse de changer et que cela n'a rien à voir avec les circonstances extérieures.
Votre façon de vous sentir est quelque chose d'intérieur, c'est une roue qui ne cesse de tourner. Observez-la simplement - c'est très beau, car en en prenant conscience, vous avez atteint quelque chose. Désormais, vous comprenez que vous êtes libre des excuses extérieures, car rien ne s'est passé à l'extérieur et pourtant, en quelques minutes, votre humeur a passé du bonheur au malheur, ou vice-versa.
Cela signifie que le bonheur et le malheur sont vos humeurs et qu'elles ne dépendent pas de l'extérieur. C'est une des choses les plus fondamentales à réaliser, car à ce moment-là, on peut faire beaucoup. La deuxième chose à comprendre, c'est que vos humeurs dépendent de votre inconscience. Aussi observez simplement et devenez conscient.
Si le bonheur est là, contentez-vous de l'observer et ne vous identifiez pas à lui. 
Quand le malheur est là, observez encore. 
C'est comme le matin et le soir.
Le matin, vous observez le soleil levant et vous y prenez plaisir.
Quand le soleil se couche et que l'obscurité descend, vous observez et vous y prenez le même plaisir.

lundi 13 juin 2011

Objectiver

Extrait de « Ouvert à l'inconnu »
de Jean Klein


Notre enseignement est essentiellement basé sur la compréhension et ce que celle-ci veut dire dans le contexte de la vérité. La vérité ici est notre véritable nature, qui ne peut être objectivée. La compréhension requise pour l'approche de la vérité est par conséquent différente de celle que nous utilisons habituellement pour comprendre le monde des références et des objets. Ainsi, le premier pas est de voir la différence entre ce qui est compréhensible - les objets - et ce qui est au-delà de la compréhension conventionnelle, l'absence d'objets.
Au niveau du mental, la compréhension ordinaire, ce qui nous permet d'approcher au plus près de la vérité sans objet est une perspective claire, une vision non-objective. Je l'appelle souvent une représentation géométrique. Les contenus de cette représentation sont ce qui peut être appelé les « faits de la vérité », c'est-à-dire : « que le mental a des limites, que notre vraie nature est au-delà du mental et que la vérité ne peut être objectivée ».
De la même manière, l'œil ne peut se voir lui-même, la conscience n'a ni naissance ni mort. Elle est la lumière dans laquelle tout événement arrive, où tous les objets apparaissent et disparaissent.
Pour qu'il y ait une compréhension de la vérité, toute représentation doit disparaître ; cette représentation, dernière compréhension conventionnelle du sujet-objet, meurt, elle se dissout dans sa source - la lumière.
Le mental en a été informé sans pour autant pouvoir lui donner un sens.
En d'autres termes, la compréhension se dissout en « être/compréhension ».
Nous ne comprenons plus, nous sommes la compréhension.
Ce basculement est soudain, c'est un moment dramatique où nous sommes éjectés dans l'intemporel.
Dire que la vérité est Une est une conjecture intellectuelle qui demande objectivation.
La vérité ne pouvant être objectivée, nous ne pouvons seulement en parler qu'en termes de ce qui n'est pas. Cette voie étant au-delà du concept sujet-objet, nous l'appelons la non-dualité, Advaïta.
La compréhension alors demande une ouverture totale.
Quand nous regardons du point de vue mâle ou femelle, nous ne voyons que le genre.
Quand nous regardons du point de vue de la personnalité, le « concept-je », tout est personnel dans la relation d'objet à objet. Mais quand nous sommes dans la globalité, dans la conscience, il n'y a alors que la conscience.
Du point de vue du genre ou du « concept-je », nous occupons une fraction de l'être.
Mais quand nous sommes dans notre totalité, nous voyons uniquement le global.
Au moment où nous occupons sciemment notre globalité ou même si nous en avons un aperçu, l'échiquier en est complètement changé.
De ce point de vue, qui n'est plus un point de vue, nous voyons les choses reliées les unes aux autres, parce que chaque chose se réfère maintenant à la conscience, au silence.
Tout ce qui est phénoménal, tout ce qui est objectif, a seulement une réalité quand il demeure dans le silence, et se réfère à la tranquillité. Ainsi, le changement de l'échiquier est le résultat du pressentiment ou d'une vision instantanée de la réalité

dimanche 12 juin 2011

Emerveillement

 Extrait de « Comme un chant d’oiseau »
d'Anthony De Mello


Lorsqu'il eut atteint à l'illumination, le maître de zen rédigea les lignes suivantes, pour célébrer l’événement: « Ô merveille inimaginable: je fends du bois ! Je tire de l'eau du puits! »

Pour le commun des mortels, il n'y a pas de quoi s'émerveiller devant des activités aussi prosaïques que celles de tirer de l'eau d'un puits ou de fendre du bois. Après l'illumination, rien ne change vraiment ; toute chose demeure la même : seul notre cœur déborde désormais d'émerveillement.
L'arbre est encore un arbre ; les gens sont exactement ce qu'ils étaient auparavant; et vous aussi ; et la vie se continue sans changement.
Vous pouvez être d'humeur aussi changeante ou aussi égale qu'auparavant, vous trouver aussi sage ou aussi fou qu'auparavant.
A une importante différence près : maintenant vous percevez toutes ces choses d'un œil différent. Vous en êtes plus détaché. Et votre cœur déborde d'émerveillement.
Voilà l'essence de la contemplation : le sens de l'émerveillement.
La contemplation diffère de l'extase en ce que l'extase mène au retrait. Le contemplatif qui a reçu l'illumination continue de fendre du bois et de tirer de l'eau du puits. La contemplation diffère de la perception de la beauté en ce que la perception de la beauté (une peinture ou un coucher de soleil) engendre un plaisir esthétique, tandis que la contemplation engendre l'émerveillement - quel que soit l'objet qu'elle observe, coucher de soleil ou pierre.
C'est la prérogative de l'enfant, qui se trouve si souvent en état d'émerveillement. Aussi se sent-il naturellement à l'aise dans le royaume des cieux.

samedi 11 juin 2011

Réalisé ou pas ?

Extrait de « Le sens des choses »
de Francis Lucille


Je suis incapable de réaliser la vérité sur-le-champ, ce qui implique que je ne suis pas réalisé.

II n'y a que la vérité.
Comment serait-il possible de ne pas la voir puisqu'il n'y a qu'elle ? 
Quoi que ce soit qui est connu en ce moment, dans l'éternel présent, est la vérité ; le connaisseur, le connu et le connaître sont un, et cet un est la vérité vivante.
Une seconde plus tard, une nouvelle pensée se présente disant : « Je viens de connaître ceci ou cela », et cette nouvelle pensée relègue la vérité non-duelle au rang de « ceci» ou « cela», un objet connu par un sujet limité, une entité personnelle.
Cette nouvelle pensée en tant que telle est aussi la vérité ; nul penseur ne pense cette pensée dans le maintenant ; la pensée, son penseur et le penser sont un, comme toujours, et nous n'avons jamais quitté le présent; comment pourrions-nous ?
Le concept d'une personne non-réalisée est aussi absurde que celui d'une personne réalisée. Si vous n'êtes pas réalisé, cela implique que vous ne savez pas ce qu'est la réalisation. Si vous ne savez pas ce qu'est la réalisation, comment pouvez-vous savoir que vous n'êtes pas réalisé ? Peut-être découvrirez-vous un jour que vous avez toujours été réalisé et que, tel un homme ayant deux épouses, l'une divine et immortelle, l'autre humaine et périssable, vous vivez simultanément sur deux plans, le domaine relatif des relations sujet-objet et le domaine absolu et intemporel de la pure conscience non-duelle.
Il serait entre temps préférable de cesser de vous délecter de pensées dualisantes telles que « réalisé» et « non réalisé», de vous débarrasser une fois pour toutes de ces concepts erronés qui découlent de la notion d'être une entité séparée et de ne jamais plus les laisser vous importuner. Cette attitude constitue un mode de vie en harmonie avec la compréhension profonde.
Comment se caractérise la voie non-duelle dont vous parlez ?
La voie directe se caractérise par une vision intuitive de notre nature réelle qui s'accompagne de l'audace de vivre cette compréhension. Il n'est pas nécessaire pour vous de comprendre tout ce qui est dit ici ; commencez par les aspects que vous comprenez immédiatement, ceux avec lesquels vous ressentez un accord profond, et mettez cette compréhension en pratique dans votre vie quotidienne.

vendredi 10 juin 2011

Ami ou ennemi ?

 Extrait de « Unité avec toute vie »
d'Eckart Tolle



Dans votre vie, la relation primordiale est celle que vous entretenez avec le moment présent, avec toute forme que le moment présent prend.
C'est-à-dire avec ce qui est et ce qui arrive.
Si votre relation avec le moment présent est dysfonctionnelle, cette dysfonction viendra se refléter sur toutes vos relations et sur toutes les situations dans votre vie. On pourrait simplement définir l'ego en disant qu'il est un lien dysfonctionnel avec le moment présent.
Ce n'est qu'à cet instant même que vous pouvez décider du genre de relation que vous voulez entretenir avec le moment présent.
Est-ce que je veux faire du moment présent un ami ou un ennemi ?
Comme le moment présent est indissociable de la vie, vous décidez en fait du genre de relation que vous voulez entretenir avec la vie.
Une fois que vous avez décidé que le moment présent sera votre ami, il vous revient de faire le premier pas.
Adoptez une attitude amicale à son encontre, accueillez-le quelle que soit la forme qu'il prenne. Les résultats ne tarderont pas à se manifester.
En effet, la vie deviendra bonne à votre égard, les gens vous aideront, les circonstances collaboreront.
Une seule décision peut changer toute votre réalité.
Mais il s'agit d'une décision qu'il vous faut constamment reprendre, jusqu'à ce qu'elle devienne une seconde nature.

jeudi 9 juin 2011

David Ciussi : l'éveil au quotidien..


Après une expérience d'ingénieur, David Ciussi, à la fois créateur d'entreprise et sculpteur, a vu sa vie s'éveiller dans sa 49ème année.
Tout en approfondissant son expérience d'un « réel vécu à la Source », il re-écrit « Rêve d'éveil », puis entreprend des conférences-entretiens et des séminaires en France et à l'étranger.
Il vit en région niçoise où il est Psycho-Gérontologue, Consultant en sciences humaines, chargé d'enseignement dans différentes facultés et Instituts Universitaires. Il donne aussi des formations dans le milieu médico-légal.
David n'a pas d'école. Il témoigne simplement et fait signe. Son style est simple, percutant, et d'une rare profondeur. Il nous surprend par ses jaillissements, ses rires et ses silences : expression authentique d'une profonde intuition et d'une présence face au mystère de la vie.
"Veiller n'est pas penser, veiller, c'est être...
                                                           Cet instant est votre seule vie, nul n'est absent "
En sa présence, fraîcheur et contagion ne s'expliquent pas, nous sommes immédiatement plongés au coeur de notre source pour devenir, à notre tour, le témoin lucide et lumineux de chaque instant de notre vie afin de réaliser notre vraie nature : notre dimension libre, permanente et sacrée. Il nous emmène sur la voie avec une complète lucidité et une vigilance totale à ce qui Est, à l'actuel, au possible et à l'immédiat, « Ici et maintenant ».
Exposés à ce témoin de notre origine, nos opinions et nos croyances conceptuelles vacillent. Il nous fait découvrir que, sous le langage pensé et parlé, il existe en chacun de nous un lieu de rencontre non conflictuel, non dépendant du regard de l'autre. En ce lieu de nous- même, vivent la délicatesse du coeur et l'étonnement d'être vivant au coeur du mystère. Aujourd'hui, son témoignage vivant, direct et concret jalonne la quête de la liberté présente en chaque être humain. David nous touche par sa bienveillance attentive, son exigence à la relation non évitée et sa dimension profondément humaine.
Je chemine en sa compagnie sur le chemin de l'Unicité depuis 2006...
Avec lui, je découvre un chemin de libération loin du confort des satsangs occidentaux dans lesquels on peut rester tranquillement assis face à "l'éveillé" de service, dans le confort douillet d'échanges dans lesquels on ne partage que ce qui nous est confortable, sans toucher à nos zones d'ombre et nos angles morts...
Avec David, on vit des expériences concrètes, physiques, quotidiennes, qui vont tout droit pointer au coeur de nos résistances, de ce que nous cherchons habituellement à éviter, de nos croyances, de nos adhérences intérieures... Point d'échappatoire sous le bleu de son regard, qui a à la fois l'acuité de l'aigle et la bienveillance de la mère pour son enfant...
Face à lui, je me dé-couvre enfin de toutes les apparences, je me rencontre, unifiée, au sein du miracle du divin jouant à être humain...

Vidéos de David Ciussi : cliquer ICI

Bibliographie de David Ciussi :
- Rêve d'Eveil, Editions Altess
- Pratiquer l'intant présent : chroniques, Editions EFPA et Soleil Levant
- Descente vers la rivière, Les petits livres de l'éveil
- La recherche spirituelle, Les petits livres de l'éveil
- Un voyage vers la liberté, Les petits livres de l'éveil
Il a également écrit dans les ouvrages collectifs suivants :
- Parfum de l'Un
- Connaissance de soi : perspectives non-duelles
- Dialogues with emerging spiritual teachers

Articles de David Ciussi :
David écrit depuis des années dans les revues :
- 3eme Millénaire
- Soleil Levant
- Vivre

Le site Internet de David Ciussi : cliquez ICI