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dimanche 20 mars 2011

Un mental apaisé

Extrait de « Le sens des choses »
de Francis Lucille


Il est clair et hors de doute que je ne puis être un objet. 
Néanmoins, je suis souvent visitée par la pensée que cette absence de forme ne saurait êre ce que vous entendez par éveil.
Lorsque vous me dites au cours d'une conversation récente que les limitations sont perçues, je vis immédiatement la vérité de cette affirmation.
Cette pensée récurrente est donc elle aussi une limitation qui disparaît dans la conscience comme tout autre objet.
Mon manque de clarté est-il dû à un reste de dynamisme qui maintient en vie le chercheur ?

Oui, votre croyance que la conscience est sans forme est aussi une limitation surimposée à ce que vous êtes foncièrement.

Lorsque vous essayez de visualiser la félicité, la vérité, vous essayez d'abord de la voir comme un objet, grossier ou subtil, profane ou sacré.

Puis, à un certain moment, ayant compris qu'elle n'est pas un objet, vous essayez de la visualiser comme un non-objet, un vide, et vous arrivez à un mur blanc que vous ne pouvez pas maintenir Certains yogis le peuvent, - du moins pendant un certain temps -  et qui n'est certainement pas la splendeur, la certitude et la félicité que vous recherchiez.

Ce vide est souvent une énigme pour le chercheur de vérité qui ne peut pas aller au-delà par
ses propres efforts.  

L'assistance d'un instructeur est nécessaire dans la plupart des cas pour effectuer cette percée. Cette absence est en fait un autre objet.

Pour aller au-delà, le mental doit comprendre que l'éveil est totalement hors de sa portée.

Une fois cette compréhension établie, le mental s'apaise naturellement,
n'ayant plus de but à poursuivre.
Cette tranquillité spontanée et dénuée d'effort est pure présence accueillante.

Dans cette ouverture réside la possibilité d'être sciemment ce que nous sommes.