On ne peut pas faire un effort qui nous éveille sans que cet effort ne soit dicté par l'éveil - de l'éveil, car tout autre effort ne peut être que dicté par la raison, c'est-à-dire donc issu d'une conversation intellectuelle ayant trouvé plus de "pour" à cet effort que de "contre". Ce jugement raisonnable est sans lien avec l'éveil, car l'éveil est spontané.
L'effort donc qui n'est pas dicté par l'éveil ne peut pas prétendre nous éveiller. En outre, l'éveil étant spontané, l'effort dicté par l'éveil ne peut être que spontané. On ne peut donc pas dire que cet effort en est réellement un (car il n'y a aucune violence décidée).
Décider d'un effort ne peut donc pas avoir d'autre utilité que, quand cela se passe bien, de nous faire comprendre que toutes ces décisions sont inutiles.
On peut donc en conclure que le travail sur soi est un mythe, car le lâcher-prise n'est évidemment pas un acte qui puisse être contrôlé par une autre instance que lui-même. Effectivement, je ne suis capable de lâcher prise que quand je lâche prise.
Nous ne sommes pas capables de nous éveiller à partir de ce qui est non-éveil !
Nous ne pouvons poser l'acte d'éveil qu'à partir de l'éveil, et l'éveil n'est pas imitable !
Ces constats ravageurs induisent en notre for intérieur un effort (une tension) et un abandon (une détente) qui ne sont plus atteignables par le contrôle de notre raison.
À force d'ainsi constater, nous devenons capables d'éveil... spontanément.
Ce constat peut même aller jusqu'à s'appliquer à notre regard lui-même, car nous pouvons aboutir là où nous sommes obligés de constater que nous sommes incapables de chercher au moyen d'une recherche intellectuelle le regard qu'il convient d'adopter pour aller dans le sens de la conscience, qu'il nous faut donc "chercher directement à partir de l'éveil", que nous n'avons plus d'autres choix, que, intellectuellement, nous ne progressons plus en discourant mais seulement... en concluant !
En fait, nous ne pouvons pas marcher vers l'éveil, mais seulement à partir de l'éveil.
On peut donc raisonnablement penser que le constat de toutes ces impuissances (qui, à chaque pas, envahit un peu plus) fait déjà partie intégrante de l'acte qu'est l'éveil - la conscience, qu'il constitue sa face obscure, qu'il est son "non", qu'à partir de lui l'éveil-oui s'auto-stimule spontanément.
Et ces constats "salvateurs", comment naissent-ils ?
Ils naissent spontanément au sein de ces échouements répétés de toutes nos tentatives d'originer notre regard, nos pensées, nos décisions, nos efforts, nos actes d'un ailleurs à l'endroit où l'éveil se donne vie, d'un ailleurs à l'endroit où nous prenons conscience, d'un ailleurs à cette zone en laquelle, en y entrant, notre conscience s'allume et se lève et se met à éclairer le paysage de notre regard.
Le fait d'échouer est donc le point de départ.
En constatant ainsi, nous apprenons petit à petit à nous retirer de ces hypnoses que notre réflexion et nos souffrances et nos rêves et nos violences (et même nos fuites) exercent sur nous, à décoller notre regard des regards en lesquels ces mouvements tendent à nous faire croire. Nous ne donnons plus de valeur à ces interprétations, parce que nous constatons qu'elles ne font qu'échouer. Nous cessons d'autoriser inconsciemment ces dictatures à prendre et originer notre regard, parce que nous ne croyons plus en elles.
Si je cesse de croire en tout ce qui n'est pas éveil, je laisse la place à l'éveil !
Peut-être que le seul travail de la foi est cet abandon, ce renoncement à toute croyance en un autre mouvement que celui de conscience, cet abandon actif, voulu, accepté, entretenu. Cette mobilisation osée de tout nous-même autour de cet abandon.
Seule la conscience est capable de se trouver !
Le point central est donc celui de mon regard. Apprendre à accepter ce regard qui voit et reconnaît l'échec complet de tous les regards qui ne sont pas celui de conscience. Autoriser ce regard qui voit et reconnaît l'échec total des regards que ma réflexion me propose d'adopter. Voir l'échec permanent de ces tentatives incessantes, et par ce simple regard, sans rien devoir changer, être extrait des emprises de ces regards. Me donner ainsi l'occasion de voir et de regarder (et donc d'éclairer ce que je regarde) à partir d'un regard autre. Pouvoir alors, à partir de ce regard autre, constater que sous cet éclairage-là, ma réflexion, sans l'avoir cherché, se met à cesser sa recherche folle et inutile, qu'à partir de ce regard qui la précède et qu'elle recherche sans en avoir les moyens, elle trouve son juste fonctionnement (celui-là qu'inutilement elle recherche).
Ce simple acte-là est le premier temps de l'acte de Conscience !
Il n'y a donc pas besoin de se transformer (cette recherche est ce même leurre) : simplement constater l'inutilité de toutes ces tentatives, de toutes ces entreprises.
Même la souffrance (qui est une autre tentative de s'éveiller) est vaine (mais pas besoin de chercher à l'éliminer, c'est pire : simplement constater en direct qu'elle est incapable de me faire prendre conscience, et laisser ce constat produire ses fruits) ? Sortir de toutes ces hypnoses (de toutes ces propositions, de toutes ces recherches, de tous ces essais en regardant leur incapacité à nous faire prendre conscience, en regardant leur inutilité être en train de se produire. Si l'on n'aboutit pas à la conscience, c'est que l'on est en train de croire en l'utilité d'un mouvement autre (croyance qui permet à ce mouvement de prendre la place et de colorer tout mon regard de la couleur de lui-même).
Mon unique travail ?
Faire lumière sur tous ces mouvements et toutes ces stratégies qui me squattent maintenant et qui n'aboutissent pas. Voir qu'ils n'aboutissent pas. Me laisser être travaillé par ces constats, sans forcer, sans combattre, sans juger, sans rien empêcher.
Seul l'éveil est capable de se faire naître !
N.B. : Bien entendu, tous les mouvements induits par la lecture de tels concepts et qui ne sont pas, en temps réel, liés à ce dévoilement de notre conscience (en fait induits par lui) n'échappent pas au constat de leur totale inefficience (constat qui est, rappelons-le, le premier temps de cet acte de conscience, sa stabilité, sa garde rapprochée).
L'effort donc qui n'est pas dicté par l'éveil ne peut pas prétendre nous éveiller. En outre, l'éveil étant spontané, l'effort dicté par l'éveil ne peut être que spontané. On ne peut donc pas dire que cet effort en est réellement un (car il n'y a aucune violence décidée).
Décider d'un effort ne peut donc pas avoir d'autre utilité que, quand cela se passe bien, de nous faire comprendre que toutes ces décisions sont inutiles.
On peut donc en conclure que le travail sur soi est un mythe, car le lâcher-prise n'est évidemment pas un acte qui puisse être contrôlé par une autre instance que lui-même. Effectivement, je ne suis capable de lâcher prise que quand je lâche prise.
Nous ne sommes pas capables de nous éveiller à partir de ce qui est non-éveil !
Nous ne pouvons poser l'acte d'éveil qu'à partir de l'éveil, et l'éveil n'est pas imitable !
Ces constats ravageurs induisent en notre for intérieur un effort (une tension) et un abandon (une détente) qui ne sont plus atteignables par le contrôle de notre raison.
À force d'ainsi constater, nous devenons capables d'éveil... spontanément.
Ce constat peut même aller jusqu'à s'appliquer à notre regard lui-même, car nous pouvons aboutir là où nous sommes obligés de constater que nous sommes incapables de chercher au moyen d'une recherche intellectuelle le regard qu'il convient d'adopter pour aller dans le sens de la conscience, qu'il nous faut donc "chercher directement à partir de l'éveil", que nous n'avons plus d'autres choix, que, intellectuellement, nous ne progressons plus en discourant mais seulement... en concluant !
En fait, nous ne pouvons pas marcher vers l'éveil, mais seulement à partir de l'éveil.
On peut donc raisonnablement penser que le constat de toutes ces impuissances (qui, à chaque pas, envahit un peu plus) fait déjà partie intégrante de l'acte qu'est l'éveil - la conscience, qu'il constitue sa face obscure, qu'il est son "non", qu'à partir de lui l'éveil-oui s'auto-stimule spontanément.
Et ces constats "salvateurs", comment naissent-ils ?
Ils naissent spontanément au sein de ces échouements répétés de toutes nos tentatives d'originer notre regard, nos pensées, nos décisions, nos efforts, nos actes d'un ailleurs à l'endroit où l'éveil se donne vie, d'un ailleurs à l'endroit où nous prenons conscience, d'un ailleurs à cette zone en laquelle, en y entrant, notre conscience s'allume et se lève et se met à éclairer le paysage de notre regard.
Le fait d'échouer est donc le point de départ.
En constatant ainsi, nous apprenons petit à petit à nous retirer de ces hypnoses que notre réflexion et nos souffrances et nos rêves et nos violences (et même nos fuites) exercent sur nous, à décoller notre regard des regards en lesquels ces mouvements tendent à nous faire croire. Nous ne donnons plus de valeur à ces interprétations, parce que nous constatons qu'elles ne font qu'échouer. Nous cessons d'autoriser inconsciemment ces dictatures à prendre et originer notre regard, parce que nous ne croyons plus en elles.
Si je cesse de croire en tout ce qui n'est pas éveil, je laisse la place à l'éveil !
Peut-être que le seul travail de la foi est cet abandon, ce renoncement à toute croyance en un autre mouvement que celui de conscience, cet abandon actif, voulu, accepté, entretenu. Cette mobilisation osée de tout nous-même autour de cet abandon.
Seule la conscience est capable de se trouver !
Le point central est donc celui de mon regard. Apprendre à accepter ce regard qui voit et reconnaît l'échec complet de tous les regards qui ne sont pas celui de conscience. Autoriser ce regard qui voit et reconnaît l'échec total des regards que ma réflexion me propose d'adopter. Voir l'échec permanent de ces tentatives incessantes, et par ce simple regard, sans rien devoir changer, être extrait des emprises de ces regards. Me donner ainsi l'occasion de voir et de regarder (et donc d'éclairer ce que je regarde) à partir d'un regard autre. Pouvoir alors, à partir de ce regard autre, constater que sous cet éclairage-là, ma réflexion, sans l'avoir cherché, se met à cesser sa recherche folle et inutile, qu'à partir de ce regard qui la précède et qu'elle recherche sans en avoir les moyens, elle trouve son juste fonctionnement (celui-là qu'inutilement elle recherche).
Ce simple acte-là est le premier temps de l'acte de Conscience !
Il n'y a donc pas besoin de se transformer (cette recherche est ce même leurre) : simplement constater l'inutilité de toutes ces tentatives, de toutes ces entreprises.
Même la souffrance (qui est une autre tentative de s'éveiller) est vaine (mais pas besoin de chercher à l'éliminer, c'est pire : simplement constater en direct qu'elle est incapable de me faire prendre conscience, et laisser ce constat produire ses fruits) ? Sortir de toutes ces hypnoses (de toutes ces propositions, de toutes ces recherches, de tous ces essais en regardant leur incapacité à nous faire prendre conscience, en regardant leur inutilité être en train de se produire. Si l'on n'aboutit pas à la conscience, c'est que l'on est en train de croire en l'utilité d'un mouvement autre (croyance qui permet à ce mouvement de prendre la place et de colorer tout mon regard de la couleur de lui-même).
Mon unique travail ?
Faire lumière sur tous ces mouvements et toutes ces stratégies qui me squattent maintenant et qui n'aboutissent pas. Voir qu'ils n'aboutissent pas. Me laisser être travaillé par ces constats, sans forcer, sans combattre, sans juger, sans rien empêcher.
Seul l'éveil est capable de se faire naître !
N.B. : Bien entendu, tous les mouvements induits par la lecture de tels concepts et qui ne sont pas, en temps réel, liés à ce dévoilement de notre conscience (en fait induits par lui) n'échappent pas au constat de leur totale inefficience (constat qui est, rappelons-le, le premier temps de cet acte de conscience, sa stabilité, sa garde rapprochée).