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lundi 4 avril 2011

Les trois sortes de pensées

Extrait de « Le sens des choses »
de Francis Lucille


Bien que je sache que je suis déjà ce que je cherche, mes pensées semblent m'empêcher de vivre vraiment l'instant présent. Comment puis-je me libérer de la pensée ?

Il y a trois sortes de pensées :

1. Les pensées pratiques, nécessaires à la conduite de nos affaires quotidiennes, comme « Je dois faire le plein d'essence». Les pensées de ce type ne doivent pas être supprimées. Lorsque nous leur accordons l'attention qu'elles méritent et prenons les mesures nécessaires, elles nous quittent spontanément.

2. Les pensés relatives à l'ultime réalité, à la perspective non-duelle, comme « Je suis déjà ce que je désire profondément». Ces pensées proviennent de la vérité même. Si nous les accueillons dans notre attention bienveillante, elles purifient le mental de son conditionnement dualiste et nous ramènent tôt ou tard à leur source.
Elles nous baignent de clarté et nous donnent un avant-goût de la félicité du soi.

3. Les pensées qui procèdent de la notion d'être une entité limitée, notamment nos désirs, nos peurs, nos doutes et autres rêves éveillés. Certaines pensées de ce type sont apparemment bénignes, ce qui les rend difficiles à détecter au début. Alors qu'une émotion violente comme la jalousie ou la peur est aisément reconnue, nous pouvons à notre insu perdre de longues heures à nous imaginer en train de passer des vacances idylliques sur la Côte d'Azur.
Considérer toute pensée comme un obstacle à la réalisation du soi est une erreur fréquente. Les pensées du troisième type sont les seules qui voilent notre nature profonde.
Lorsqu'elles se manifestent, nous pouvons les traiter de deux manières différentes :
Si nous n'avons pas encore la conviction que nous ne sommes pas une entité séparée, nous devons essayer de trouver la source de ces pensées, l'ego. Lorsque nous essayons de le saisir, il s’évanouit et nous laisse dans la tranquillité de notre liberté originelle pour ce qui semble au début n'être qu'un bref moment. Cet aperçu de la vérité renforce notre conviction que nous ne sommes pas un tel ego.
Une fois cette conviction acquise, les pensées du troisième type continuent à se manifester pendant quelque temps encore, par habitude, de même qu'un moteur électrique continue à tourner par inertie après que son alimentation ait été coupée. Dans ce cas, il n’est nul besoin de rechercher l'origine de ces pensées : il suffit de les laisser choir dès que nous les reconnaissons.
Le sage Ramakrishna a dit : "Quand on pèle un oignon continuellement, toute la peau s'en va et rien ne reste. De même, lorsqu'on analyse l'ego, on ne trouve aucune entité."

Hélas, j’ai encore pas mal de couches à peler !

Cette dernière remarque fournit un parfait exemple d’une pensée du troisième type !
Goûtez votre réflexion sur l’ultime réalité et la paix qui l'accompagne.