Extrait de « La Transparence des choses » de Rupert Spira
Traduction : Isabelle Padovani
En ce moment, quelque chose est expérimenté.On ne peut pas savoir ce que c’est (un rêve, une hallucination, la réalité) mais nous savons qu’il y a quelque chose.
Quelque chose est expérimenté (corps, mental et monde) et il y a quelque chose auquel nous nous référons comme « Je » qui est en train d’expérimenter.
Ces deux apparents, l’expérimenté et l’expérimentatuer, le connu et le connaissant, le perçu et le perceveur, sont en fait une seule totalité.
Mais nous identifions le CORPS/MENTAL comme le sujet de l’objet MONDE.
Alors que le CORPS/MENTAL est expérimenté par la Conscience tout comme le MONDE.
Lorsque l’on se tient dans la conscience, nous voyons que nous n’expérimentons pas le mental, le corps ou le monde de la façon dont nous le concevons habituellement.
Le mental consiste en la pensée actuelle ou l’image actuelle. Il n’y a pas de container appelé le mental dans lequel seraient stockées toutes nos mémoires, espoirs, peurs et désirs : cela apparaît comme la pensée actuelle.
L’idée qu’il y a un mental contenant les mémoires, peurs, espoirs et désirs est elle-même une pensée apparaissant de temps à autre comme n’importe quelle autre pensée, dans la Conscience.
Il n’y a pas de mental en tant que tel. L’expérience du mental est simplement une idée, un concept. C’est un concept utile, mais ce n’est pas le fait de notre expérience.
De la même façon, il n’y a pas de corps en tant que tel. Il y a une série de sensations et de perceptions apparaissant dans la conscience. Et de temps en temps, une pensée ou une image d’un corps, qui est considéré comme étant la somme de toutes ces sensations et perceptions.
Une perception ne peut apparaître dans une autre.
Toutes les perceptions apparaissent dans la Conscience.
Nous n’expérimentons pas une sensation DANS le corps.
Ce que nous appelons le corps est en fait l’expérience d’une sensation.
Nous ne faisons pas l’expérience d’une sensation DANS un contour bien défini de peau.
Nous expérimentons une sensation DANS la conscience et nous expérimentons une perception visuelle DANS la Conscience.
La continuité et la cohérence que nous attribuons normalement au corps appartient en fait à la Conscience.
En imaginant que nous dessinions notre expérience réelle du corps à tout moment sur une pièce de papier, ressemblerait-il au corps que nous concevons habituellement ?
Ou serait-il un ensemble de « minutes », de marques sans formes précises, flottant sur la page, sans limite ou bord ?
Notre vrai « corps » est la Conscience.