La créativité de la vie émerge t-elle du vide
ou d’une glorieuse présence infinie : le vide plein ?
Entretien avec David Ciussi
ou d’une glorieuse présence infinie : le vide plein ?
Entretien avec David Ciussi
Les traditions spirituelles parlent du vide intérieur, les scientifiques d’un vide extérieur comme les trous noirs, qu’en pensez-vous ?
Les choses et les idées passent, seule la vacuité silencieuse, d’où émergent les idées et les concepts reste. Exister individuellement et s’en étonner est le don incommensurable de ce grand mystère créateur.
Pour vous cette vacuité silencieuse n’est pas vide, du rien, mais une vie émerveillée au cœur du mystère ?
Oui, un émerveillement d’être le mystère, sans les questions du chercheur perdu, simple présence paisible, chevauchant le mystère du miracle d’exister, sans pourquoi ni comment. « Et soudain je fus… intime et naissant du verbe créateur, naissant d’une pure énergie comme le temps et l’espace, libéré de mon image Monde d’il y a 15 milliards d’années » … Seul Dieu voyage et crée d’ici à ici.
Dans « Rêve d’éveil », vous avez écrit un poème sur la vacuité, pourquoi n’avez-vous pas utilisé le terme de vide créateur !
L’expérience d’enseignant m’a appris à être très prudent au sujet du concept du vide. Pour celui qui est libéré de tous les concepts, le vide ou le plein sont des formes de langage joyeuses et inventives qui éclairent le principe créateur. Cependant, du point de vue du « chercheur », cette image du vide sera comprise à partir de sa dualité, engendrant de la sorte une confusion dramatique au sein de son esprit. Ce flou mental risque de le faire passer à côté d’un trésor inestimable.
Je vais illustrer mes propos : Pendant un exercice, un ami prend conscience d’une qualité de présence en soi, sans pensées mentales.
Je lui demande comment il se ressent, il répond « Je ressens comme un vide… rien …»
Je lui dis « Tu es donc un vide, un rien ? Cela te convient-il ? »
Immédiatement un grand éclat de rire illumine notre rencontre, il me répond : « L’image-moi étant du vide ou du rien s’est envolée ! »
A ce moment, nos rires individuels comme des vagues infinies rejoignent le rire de l’océan.
Question : Est-ce cela vivre l’instant présent ?
Oui, comme une retrouvaille, intuition immédiate et continue qui se retrouve ici, dans chaque instant.
Dans cette intuition, vous incluez le temps, l’espace et le corps humain !
Oui, car l’exclusion d’une partie effondre l’unité de la totalité créatrice. L’intuition créatrice est antérieure à la pensée discursive. Elle est un mouvement immédiat où les notions d’avant, de pendant et d’après se fondent dans notre présence glorieuse et intemporelle, car tout change et échange en même temps dans l’océan de la création infinie. Notre corps terrestre et le corps-monde sont le même événement. Ils ont toujours coexisté immédiatement.
J’ose une analogie religieuse : « Dieu se recrée, tout en restant Dieu, l’inchangé ». Un scientifique dirait : « un contenu absolument nouveau a co-évolué ».
Sur le plan terrestre, est-ce l’esprit créateur universel qui se manifeste au niveau individuel quand un homme crée une œuvre d’art à partir du rien ?
Oui, la créativité artistique, pensée pure, est l’expression de la beauté coexistante entre une individualité et son universalité.
Elle est créatrice et indivisible. Elle est génératrice d'images et d'idées, elle est l’expression de l’intuition face à l’exigence de la perception d’un réel fondamental.
Une œuvre naît-elle de l’artiste ou du tout ?
L’artiste fait partie de l’œuvre : du tout.
L’œuvre est-elle une création intellectuelle, mentale ?
Non, si l’artiste pénètre le visible, le sensible, le réel et les apprivoise en leur donnant vie sans en faire un objet.
Sa discrimination fait qu’il ne reste pas prisonnier des apparences, des résistances et des habitudes de la pensée mentale, mais il sait préserver l'aptitude à l'émerveillement face au réel et percevoir en permanence, la distorsion entre le monde naturel silencieux, authentique et les artefacts. Inéluctablement, le visible mène l'artiste à s’étonner de ce qu’il voit et pressent. La matière révèle peu à peu ses secrets et l’alchimie se produit entre cette âme agissante, patiente et observatrice et la matière qui s’apprivoise doucement en se laissant façonner.
Sa curiosité et sa sensibilité le guident vers la perception et l’intuition de la structure invisible des choses, mystère de l’ordre caché qui sous-tend l'apparence de la création.
Au cœur de la découverte, amoureux passionné de la lumière, l’artiste élève la science de l’art inclus dans le temps et l’espace, au niveau des qualités de l'esprit pur.
Il nous fait pressentir par contagion, l’interaction entre l’homme et l'univers subtil et invisible, surgissement du moment poétique où l'exactitude émerge de la relation de deux univers, dialogue imprévu entre la matière et l'esprit.
L’inspiration, comme une explosion de joie pure, crée le moment poétique où se retrouve la mémoire universelle, union impensable naissant de l’absolu et de sa manifestation, cristallisation de l’exactitude d’une vérité enfouie.
Le créateur entre alors dans une nouvelle intimité de lui-même !
Oui, alors transporté par cette inspiration, l’identité personnelle de « l’homme » s’efface et laisse place à une dimension plus universelle où le beau semble vouloir s’exprimer et exister à travers lui. Il devient l’instrument d’une énergie nouvelle, extase indicible se révélant dans la nature humaine, Son geste devient juste et harmonieux, sans effort. Il se vit dans un dépassement de lui-même, il est « vécu ». En cela, il est la création qui se « pollènise », il est la graine, la fleur et le fruit du « né-en » imaginatif chef-œuvre de la générosité de la vie.
Les choses et les idées passent, seule la vacuité silencieuse, d’où émergent les idées et les concepts reste. Exister individuellement et s’en étonner est le don incommensurable de ce grand mystère créateur.
Pour vous cette vacuité silencieuse n’est pas vide, du rien, mais une vie émerveillée au cœur du mystère ?
Oui, un émerveillement d’être le mystère, sans les questions du chercheur perdu, simple présence paisible, chevauchant le mystère du miracle d’exister, sans pourquoi ni comment. « Et soudain je fus… intime et naissant du verbe créateur, naissant d’une pure énergie comme le temps et l’espace, libéré de mon image Monde d’il y a 15 milliards d’années » … Seul Dieu voyage et crée d’ici à ici.
Dans « Rêve d’éveil », vous avez écrit un poème sur la vacuité, pourquoi n’avez-vous pas utilisé le terme de vide créateur !
L’expérience d’enseignant m’a appris à être très prudent au sujet du concept du vide. Pour celui qui est libéré de tous les concepts, le vide ou le plein sont des formes de langage joyeuses et inventives qui éclairent le principe créateur. Cependant, du point de vue du « chercheur », cette image du vide sera comprise à partir de sa dualité, engendrant de la sorte une confusion dramatique au sein de son esprit. Ce flou mental risque de le faire passer à côté d’un trésor inestimable.
Je vais illustrer mes propos : Pendant un exercice, un ami prend conscience d’une qualité de présence en soi, sans pensées mentales.
Je lui demande comment il se ressent, il répond « Je ressens comme un vide… rien …»
Je lui dis « Tu es donc un vide, un rien ? Cela te convient-il ? »
Immédiatement un grand éclat de rire illumine notre rencontre, il me répond : « L’image-moi étant du vide ou du rien s’est envolée ! »
A ce moment, nos rires individuels comme des vagues infinies rejoignent le rire de l’océan.
Question : Est-ce cela vivre l’instant présent ?
Oui, comme une retrouvaille, intuition immédiate et continue qui se retrouve ici, dans chaque instant.
Dans cette intuition, vous incluez le temps, l’espace et le corps humain !
Oui, car l’exclusion d’une partie effondre l’unité de la totalité créatrice. L’intuition créatrice est antérieure à la pensée discursive. Elle est un mouvement immédiat où les notions d’avant, de pendant et d’après se fondent dans notre présence glorieuse et intemporelle, car tout change et échange en même temps dans l’océan de la création infinie. Notre corps terrestre et le corps-monde sont le même événement. Ils ont toujours coexisté immédiatement.
J’ose une analogie religieuse : « Dieu se recrée, tout en restant Dieu, l’inchangé ». Un scientifique dirait : « un contenu absolument nouveau a co-évolué ».
Sur le plan terrestre, est-ce l’esprit créateur universel qui se manifeste au niveau individuel quand un homme crée une œuvre d’art à partir du rien ?
Oui, la créativité artistique, pensée pure, est l’expression de la beauté coexistante entre une individualité et son universalité.
Elle est créatrice et indivisible. Elle est génératrice d'images et d'idées, elle est l’expression de l’intuition face à l’exigence de la perception d’un réel fondamental.
Une œuvre naît-elle de l’artiste ou du tout ?
L’artiste fait partie de l’œuvre : du tout.
L’œuvre est-elle une création intellectuelle, mentale ?
Non, si l’artiste pénètre le visible, le sensible, le réel et les apprivoise en leur donnant vie sans en faire un objet.
Sa discrimination fait qu’il ne reste pas prisonnier des apparences, des résistances et des habitudes de la pensée mentale, mais il sait préserver l'aptitude à l'émerveillement face au réel et percevoir en permanence, la distorsion entre le monde naturel silencieux, authentique et les artefacts. Inéluctablement, le visible mène l'artiste à s’étonner de ce qu’il voit et pressent. La matière révèle peu à peu ses secrets et l’alchimie se produit entre cette âme agissante, patiente et observatrice et la matière qui s’apprivoise doucement en se laissant façonner.
Sa curiosité et sa sensibilité le guident vers la perception et l’intuition de la structure invisible des choses, mystère de l’ordre caché qui sous-tend l'apparence de la création.
Au cœur de la découverte, amoureux passionné de la lumière, l’artiste élève la science de l’art inclus dans le temps et l’espace, au niveau des qualités de l'esprit pur.
Il nous fait pressentir par contagion, l’interaction entre l’homme et l'univers subtil et invisible, surgissement du moment poétique où l'exactitude émerge de la relation de deux univers, dialogue imprévu entre la matière et l'esprit.
L’inspiration, comme une explosion de joie pure, crée le moment poétique où se retrouve la mémoire universelle, union impensable naissant de l’absolu et de sa manifestation, cristallisation de l’exactitude d’une vérité enfouie.
Le créateur entre alors dans une nouvelle intimité de lui-même !
Oui, alors transporté par cette inspiration, l’identité personnelle de « l’homme » s’efface et laisse place à une dimension plus universelle où le beau semble vouloir s’exprimer et exister à travers lui. Il devient l’instrument d’une énergie nouvelle, extase indicible se révélant dans la nature humaine, Son geste devient juste et harmonieux, sans effort. Il se vit dans un dépassement de lui-même, il est « vécu ». En cela, il est la création qui se « pollènise », il est la graine, la fleur et le fruit du « né-en » imaginatif chef-œuvre de la générosité de la vie.