par David Ciussi
De ses 2389 m, le sommet du Monte d’Oro « étincelait la fenêtre » de ma chambre malgré la nuit… Je songeais avec nostalgie à l’éveil, à cet inaccessible sommet de « la plus haute conscience d’Etre »…
Depuis ma tendre enfance, j’étais aimanté par le « religieux » ; j’y consacrais tant d’attention ! Mais ce soir-là, j’étais tranquille…, je contemplais la puissance et le mystère de la voûte céleste, je me sentais vulnérable mais amusé par l’obstination de ma quête. Comme tous les soirs, je remerciais la vie, mon existence et la création tout entière. Puis, plongeant comme à l’accoutumée dans les profondeurs de mon intimité, je me suis endormi dans une qualité de présence mystérieuse témoignant d’insondables et inouïes beautés célestes. J’étais spectateur du spectacle de mon esprit, étoiles filantes, lunes, soleils, galaxies se donnaient en spectacle puis… sans que je fasse le moindre effort…, mystérieusement, la vie m’a pris dans ses bras, d’une étreinte fervente, affectueuse, intime et pacifiante. Depuis, enlacés l’un à l’autre, cette union n’a jamais cessé.
Cela faisait trente ans que j’étais sur le chemin. Chacune des “expériences de conscience” qui m’était donnée de vivre me faisait “monter au ciel” mais quelques jours après, c’était “l’enfer”... je n’avais pas le mode d’emploi pour redescendre… et le retour au quotidien était difficile. Pendant quinze ans, j’ai été l’élève d’une tradition indienne, je reconnaissais mes expériences intérieures en lisant les Vedas. Je “méditais” trois heures par jour... J’étais déterminé, passionné, ardent et sincère dans ma recherche mais il n’y avait pas de contact, de vérification, de friction, de validation, d’encouragements avec un Maître que je pouvais consulter simplement. Ce jeu des montagnes russes m’obligeait, me structurait, s‘incarnait dans ma chair et densifiait ma présence ; mais à cette époque, je ne le savais pas. J’ai du explorer toutes les impasses de la naïveté spirituelle et des croyances aux pouvoirs extériorisés.
Les trois dernières années, les “initiations diurnes et nocturnes” se succédaient à un rythme soutenu sans que cela fasse la moindre vague au niveau de ma “personnalité journalière” ; pourtant les épreuves du quotidien n'épargnaient pas ma situation professionnelle, sociale et financière. Les défis de la perte et du détachement allaient bon train...
C’est alors que j’ai eu la surprise de découvrir qu’il y avait des Sages en Occident. J’ai donc côtoyé : Yvan Amar, Stephen Jourdain et Jean Klein.
Les rencontres avec ces phares m’ont éclairé, permis un dialogue parfois décapant mais toujours authentique ; tout devenait lumineux, évident,
J’intégrais des qualités lumineuses du diamant, mais « je » n’étais pas pur, ni transparent... l’éveil était toujours un concept. Puis vint cette nuit chez un Ami très précieux.... (je précise que le monte d’Oro est en Corse)
“Je suis devenu le mystère, conscience au cœur du pur diamant de mon esprit, présence telle que l’on ne peut ni la perdre, ni s’en absenter, ni douter, ni s’illusionner ”. Dans ce big bang de mon esprit, je me suis senti aimé infiniment, depuis toujours, témoin innocent du dévoilement du secret de l’éveil. Tout était dénoué, réconcilié, apaisé, simplifié, immaculé. Je suis la continuité consciente des expériences naturelles de la veille, du rêve et du sommeil profond.
« Je suis conscience pure, pure présence sans pensée, je suis infiniment cela, omniprésent éternel et, en même temps, je ne suis pas cela … sublime présence qui ne laisse pas de trace ; elle se renouvelle totalement, incluant le passé, le présent, le futur, dans la totalité de sa gloire, maintenant. Maintenant renouvelé et renaissant, maintenant effacé et présent, maintenant, maintenant, maintenant … »
La splendeur et la beauté de cet instant englobent ma présence d’une aurore diaphane, des milliers de lever et de coucher de soleil ne seraient que pâle parure devant la splendeur et la magnificence de cet embrasement. Au centre de mon être coule discrètement le mouvement du retour des océans vers la source…, les nectars et les parfums s’exhalent et se fleurent du printemps de l’Eden juste ensemencé par le geste créateur… Je me sens béni et baptisé par l’esprit du silence qui parle de l’origine de toutes les langues humaines… ; je suis le temple et la lumineuse clarté qui ensoleillent l’univers et les galaxies... ; je suis l’architecture et la chorégraphie ; je vois le geste sublime du sculpteur qui modèle, cisèle et incruste de pierres précieuses chaque particule de sa création… je rends grâce…. et ma joie pleure...
A ce moment, j’éprouve une douce et glorieuse gratitude envers la tradition de tous les maîtres qui ont initié ce chemin de la plus haute vigilance.
L’évidence de l’éveil, que j’avais tant espéré, prenait enfin racine dans mon esprit émerveillé baignant dans la grâce d’être baptisé par les mains divines.
La conséquence immédiate a été de me laver de toutes mes illusions et croyances pour accéder à la valeur la plus intime de notre humanité.
Je me suis expérimenté comme l’Hologramme du mystère, unifiant le microcosme au macrocosme, les oppositions, la diversité, l’indifférencié, l’intérieur et l’extérieur. Je suis ici et maintenant, tout cela simultanément, conscience individuelle, universelle et indifférenciée.
Toute la valeur de “je sais, je ne sais pas”, que j’ai expérimenté au début de ma quête spirituelle prend alors tout son sens.
Vivre “je ne sais pas” étant le mystère, ne rend pas ignorant ni niais, mais donne l’omniscience intérieure et déconditionne radicalement la personnalité connue, la personnalité duelle, identifiée à un rôle personnel.
Assister à ce sublime jaillissement de la source de notre origine offre aussi la vision du « tout ici - tout en soi », auto connaissance sublime, intelligible, ludique et innocente des lois de la nature et des lois de l’âme humaine. Cela apporte une joie ineffaçable et un sentiment de paix cosmique qui révèlent la nature divine de toute chose.
Au cœur de mon individualité, le mécanisme du « magicien-ego » est vu, l’illusion a perdu son pouvoir de fascination, elle ne surimpose plus un objet mental dans mon esprit immaculé.
La métamorphose initiée, l’esprit devient immédiatement le témoin et le serviteur du Mystère Vivant, s’écrivant maintenant de toute éternité.
Ici s’actualise et se découvre l’élève. Le mystère de la pédagogie de la joie devient progressivement visible. Son mode d’emploi se révèle et s’actualise chemin faisant. Pour illustrer mon propos, souvenez-vous d’un film de Spielberg où Indiana Jones doit traverser un précipice pour trouver l’arche d’Alliance. Il doit enjamber le vide et faire confiance à son intuition. Au moment où il pose le pied dans le vide, le pont apparaît sous ses pas. C’est de cette façon que je réapprends à fonctionner dans un nouveau rapport au réel et à témoigner que vous êtes tous libres, en paix, et que vous êtes tous aimés infiniment.
Vivre la joie d’être le paradoxe "je suis cela, je sais et je ne sais pas" en même temps, est une prise de risque ludique qui donne tout le parfum et la saveur à l’esprit de la découverte, montrant tout le potentiel de créativité et d’intelligence dont l’être humain est capable. La création a une confiance inébranlable envers sa créature.
Oui, l’éveil fait table rase de toute identification à un ego spirituel en manque d’admiration. L’éveil offre tout, mais ne donne aucun pouvoir extérieur. Il donne la pédagogie du mouvement du retour à toutes choses, passage amoureux si intime et si infime qu’aucune extériorité ne peut s’y faufiler.
Finie la frénésie de la recherche et du chercheur perdu, le monde présent glorieux et sacré devient le terrain de jeu de l’explorateur ravi.
Toutes les innombrables expériences d’unité vécues pendant la journée ainsi qu’au cœur des rêves lucides trouvent enfin un sens et la continuité pédagogique, comme un fil qui relie les perles d’un collier. Ce fil si fin et discret est le support des différents états de conscience. Ce fil est constamment présent dans tous les phénomènes du monde des apparences. Il est la conscience naturelle donnée à chacun même si le sujet l’ignore. Ce fil porte le principe de l’apparition, du maintien et de la disparition du monde phénoménal. Tout cela, en même temps, simultanément, dans chaque être ou chose.
Dans le champ individuel, l’éveil donne la clef de la vérité, du réel et du glorieux instant terrestre.
Depuis ma tendre enfance, j’étais aimanté par le « religieux » ; j’y consacrais tant d’attention ! Mais ce soir-là, j’étais tranquille…, je contemplais la puissance et le mystère de la voûte céleste, je me sentais vulnérable mais amusé par l’obstination de ma quête. Comme tous les soirs, je remerciais la vie, mon existence et la création tout entière. Puis, plongeant comme à l’accoutumée dans les profondeurs de mon intimité, je me suis endormi dans une qualité de présence mystérieuse témoignant d’insondables et inouïes beautés célestes. J’étais spectateur du spectacle de mon esprit, étoiles filantes, lunes, soleils, galaxies se donnaient en spectacle puis… sans que je fasse le moindre effort…, mystérieusement, la vie m’a pris dans ses bras, d’une étreinte fervente, affectueuse, intime et pacifiante. Depuis, enlacés l’un à l’autre, cette union n’a jamais cessé.
Cela faisait trente ans que j’étais sur le chemin. Chacune des “expériences de conscience” qui m’était donnée de vivre me faisait “monter au ciel” mais quelques jours après, c’était “l’enfer”... je n’avais pas le mode d’emploi pour redescendre… et le retour au quotidien était difficile. Pendant quinze ans, j’ai été l’élève d’une tradition indienne, je reconnaissais mes expériences intérieures en lisant les Vedas. Je “méditais” trois heures par jour... J’étais déterminé, passionné, ardent et sincère dans ma recherche mais il n’y avait pas de contact, de vérification, de friction, de validation, d’encouragements avec un Maître que je pouvais consulter simplement. Ce jeu des montagnes russes m’obligeait, me structurait, s‘incarnait dans ma chair et densifiait ma présence ; mais à cette époque, je ne le savais pas. J’ai du explorer toutes les impasses de la naïveté spirituelle et des croyances aux pouvoirs extériorisés.
Les trois dernières années, les “initiations diurnes et nocturnes” se succédaient à un rythme soutenu sans que cela fasse la moindre vague au niveau de ma “personnalité journalière” ; pourtant les épreuves du quotidien n'épargnaient pas ma situation professionnelle, sociale et financière. Les défis de la perte et du détachement allaient bon train...
C’est alors que j’ai eu la surprise de découvrir qu’il y avait des Sages en Occident. J’ai donc côtoyé : Yvan Amar, Stephen Jourdain et Jean Klein.
Les rencontres avec ces phares m’ont éclairé, permis un dialogue parfois décapant mais toujours authentique ; tout devenait lumineux, évident,
J’intégrais des qualités lumineuses du diamant, mais « je » n’étais pas pur, ni transparent... l’éveil était toujours un concept. Puis vint cette nuit chez un Ami très précieux.... (je précise que le monte d’Oro est en Corse)
“Je suis devenu le mystère, conscience au cœur du pur diamant de mon esprit, présence telle que l’on ne peut ni la perdre, ni s’en absenter, ni douter, ni s’illusionner ”. Dans ce big bang de mon esprit, je me suis senti aimé infiniment, depuis toujours, témoin innocent du dévoilement du secret de l’éveil. Tout était dénoué, réconcilié, apaisé, simplifié, immaculé. Je suis la continuité consciente des expériences naturelles de la veille, du rêve et du sommeil profond.
« Je suis conscience pure, pure présence sans pensée, je suis infiniment cela, omniprésent éternel et, en même temps, je ne suis pas cela … sublime présence qui ne laisse pas de trace ; elle se renouvelle totalement, incluant le passé, le présent, le futur, dans la totalité de sa gloire, maintenant. Maintenant renouvelé et renaissant, maintenant effacé et présent, maintenant, maintenant, maintenant … »
La splendeur et la beauté de cet instant englobent ma présence d’une aurore diaphane, des milliers de lever et de coucher de soleil ne seraient que pâle parure devant la splendeur et la magnificence de cet embrasement. Au centre de mon être coule discrètement le mouvement du retour des océans vers la source…, les nectars et les parfums s’exhalent et se fleurent du printemps de l’Eden juste ensemencé par le geste créateur… Je me sens béni et baptisé par l’esprit du silence qui parle de l’origine de toutes les langues humaines… ; je suis le temple et la lumineuse clarté qui ensoleillent l’univers et les galaxies... ; je suis l’architecture et la chorégraphie ; je vois le geste sublime du sculpteur qui modèle, cisèle et incruste de pierres précieuses chaque particule de sa création… je rends grâce…. et ma joie pleure...
A ce moment, j’éprouve une douce et glorieuse gratitude envers la tradition de tous les maîtres qui ont initié ce chemin de la plus haute vigilance.
L’évidence de l’éveil, que j’avais tant espéré, prenait enfin racine dans mon esprit émerveillé baignant dans la grâce d’être baptisé par les mains divines.
La conséquence immédiate a été de me laver de toutes mes illusions et croyances pour accéder à la valeur la plus intime de notre humanité.
Je me suis expérimenté comme l’Hologramme du mystère, unifiant le microcosme au macrocosme, les oppositions, la diversité, l’indifférencié, l’intérieur et l’extérieur. Je suis ici et maintenant, tout cela simultanément, conscience individuelle, universelle et indifférenciée.
Toute la valeur de “je sais, je ne sais pas”, que j’ai expérimenté au début de ma quête spirituelle prend alors tout son sens.
Vivre “je ne sais pas” étant le mystère, ne rend pas ignorant ni niais, mais donne l’omniscience intérieure et déconditionne radicalement la personnalité connue, la personnalité duelle, identifiée à un rôle personnel.
Assister à ce sublime jaillissement de la source de notre origine offre aussi la vision du « tout ici - tout en soi », auto connaissance sublime, intelligible, ludique et innocente des lois de la nature et des lois de l’âme humaine. Cela apporte une joie ineffaçable et un sentiment de paix cosmique qui révèlent la nature divine de toute chose.
Au cœur de mon individualité, le mécanisme du « magicien-ego » est vu, l’illusion a perdu son pouvoir de fascination, elle ne surimpose plus un objet mental dans mon esprit immaculé.
La métamorphose initiée, l’esprit devient immédiatement le témoin et le serviteur du Mystère Vivant, s’écrivant maintenant de toute éternité.
Ici s’actualise et se découvre l’élève. Le mystère de la pédagogie de la joie devient progressivement visible. Son mode d’emploi se révèle et s’actualise chemin faisant. Pour illustrer mon propos, souvenez-vous d’un film de Spielberg où Indiana Jones doit traverser un précipice pour trouver l’arche d’Alliance. Il doit enjamber le vide et faire confiance à son intuition. Au moment où il pose le pied dans le vide, le pont apparaît sous ses pas. C’est de cette façon que je réapprends à fonctionner dans un nouveau rapport au réel et à témoigner que vous êtes tous libres, en paix, et que vous êtes tous aimés infiniment.
Vivre la joie d’être le paradoxe "je suis cela, je sais et je ne sais pas" en même temps, est une prise de risque ludique qui donne tout le parfum et la saveur à l’esprit de la découverte, montrant tout le potentiel de créativité et d’intelligence dont l’être humain est capable. La création a une confiance inébranlable envers sa créature.
Oui, l’éveil fait table rase de toute identification à un ego spirituel en manque d’admiration. L’éveil offre tout, mais ne donne aucun pouvoir extérieur. Il donne la pédagogie du mouvement du retour à toutes choses, passage amoureux si intime et si infime qu’aucune extériorité ne peut s’y faufiler.
Finie la frénésie de la recherche et du chercheur perdu, le monde présent glorieux et sacré devient le terrain de jeu de l’explorateur ravi.
Toutes les innombrables expériences d’unité vécues pendant la journée ainsi qu’au cœur des rêves lucides trouvent enfin un sens et la continuité pédagogique, comme un fil qui relie les perles d’un collier. Ce fil si fin et discret est le support des différents états de conscience. Ce fil est constamment présent dans tous les phénomènes du monde des apparences. Il est la conscience naturelle donnée à chacun même si le sujet l’ignore. Ce fil porte le principe de l’apparition, du maintien et de la disparition du monde phénoménal. Tout cela, en même temps, simultanément, dans chaque être ou chose.
Dans le champ individuel, l’éveil donne la clef de la vérité, du réel et du glorieux instant terrestre.