C'est dans le face à face avec l'autre que nous découvrons où nous en sommes vraiment de notre "évolution spirituelle", de nos "avancées" et autres "percées au sein de la conscience unifiée" : « Je suis Un, tout est Un… Je goûte la paix intérieure, la joie sans objet… » Super !
Puis l’autre arrive, de son pas tranquille, et me dit quelque chose qui va juste à l’encontre de tout ce que ma magnifique conscience expérimente… et là, sans que je vois d’où cela arrive, émerge en moi agacement, découragement, colère, etc.
M’est alors offert un choix : soit je choisis de valider la pensée qui me dit que « c’est quelqu’un qui ne voit pas ce qu’il ne voit pas et qui en plus vient disserter avec toute l’arrogance de son intellect sur ce que ses croyances ont peint dans la zone de son angle mort… ça ne servira à rien de lui expliquer quoi que ce soit, il ne le verra pas, ne le comprendra pas, car il croit avoir compris…», soit je choisis de prendre le temps de découvrir comment je peux rester en lien avec cet être en gardant mon cœur ouvert à ce qu’il est, au-delà de ce qu’il dit.
Lorsque je choisis la première option, je choisis de privilégier ce que je crois ; lorsque je choisis la seconde option, je choisis de privilégier l’incarnation de ma conscience de l’Unité, par le vécu d’un mode relationnel dans lequel je ne donne à aucun être le pouvoir de m’empêcher de me relier avec ce qui nous unit, en amont des croyances et des stratégies mises en œuvre.
Si je choisis cette seconde option, je vais alors me mettre à l’écoute de ce qui sous-tend ses paroles ou ses actions, en essayant de « deviner » quelle précieuse aspiration il cherche à nourrir lorsqu’il parle ou agit ainsi. Puis, je vais vérifier avec lui si ce que j’ai trouvé est l’expression de son aspiration.
Lorsque je fais cela, je fais de la relation mon enseignant, mon Maitre, sur le chemin de l’Unité, et j’incarne pleinement par mon choix le lieu intime en lequel j’ai choisi d’être le disciple de tout ce qui survient, pour vivre à cœur ouvert, dans l’horizontale de la relation, l’Unité que je goûte dans le verticale de la conscience.