Extrait de « Le sens des choses »
de Francis Lucille
de Francis Lucille
Vous avez souligné qu'il n'est pas souhaitable de traiter la question « Qui suis-je ? » trop légèrement. Il est des personnes qui consacrent leur vie tout entière à cette question, ou à l'un de ses aspects particuliers. Par exemple, sous la forme « Qu'est-ce que le vrai ? », on peut consacrer sa vie à la philosophie ; sous la forme « Qu'est-ce que l'univers ? », à la physique ; sous la forme « Qu'est-ce que la personne ? », à la psychologie. Est-ce que l'une quelconque de ces approches, poussée jusqu'à sa fin naturelle, constitue une voie d'accès vers notre nature réelle ?
Ces voies de recherche ne conduisent le chercheur nulle part.
Au mieux, elles l'amènent à la compréhension qu'il avançait dans une impasse, ce qui constitue déjà un acquis non négligeable.
La véritable question « Qui suis-je ? » exige un haut degré de maturité, faute de quoi la recherche n'est pas authentique, étant polluée par les désirs et les fausses notions de l'ego. Si un physicien de talent interroge l'univers, mais si sa recherche est motivée par le désir d'obtenir le prix Nobel, il fera peut-être des découvertes intéressantes dans son domaine, mais la vérité dont il est question ici lui demeurera inaccessible tant que son désir n'aura pas été purifié de toute ambition personnelle.
La maturité survient quand un chercheur sérieux et sincère arrive à un total « je ne sais pas ». Lorsqu'il atteint ce niveau de maturité, il rencontre en général un instructeur qui va l'aider sur la voie vers la réponse ultime. Il peut rencontrer son maître à un stade antérieur, mais l'obtention d'un tel degré de maturité va en quelque sorte forcer cette rencontre. La présence de l'instructeur permet à l'aspirant de briser le cercle vicieux qui résultait du fait que l'ego ne peut de lui-même se libérer de l'ego. L'apparition du maître est pour le chercheur l'incarnation de la grâce dans un corps humain. Dans la présence lumineuse de l'enseignant, issue d'une expérience impalpable, d'un non-événement, la haute intelligence prend naissance.
Au mieux, elles l'amènent à la compréhension qu'il avançait dans une impasse, ce qui constitue déjà un acquis non négligeable.
La véritable question « Qui suis-je ? » exige un haut degré de maturité, faute de quoi la recherche n'est pas authentique, étant polluée par les désirs et les fausses notions de l'ego. Si un physicien de talent interroge l'univers, mais si sa recherche est motivée par le désir d'obtenir le prix Nobel, il fera peut-être des découvertes intéressantes dans son domaine, mais la vérité dont il est question ici lui demeurera inaccessible tant que son désir n'aura pas été purifié de toute ambition personnelle.
La maturité survient quand un chercheur sérieux et sincère arrive à un total « je ne sais pas ». Lorsqu'il atteint ce niveau de maturité, il rencontre en général un instructeur qui va l'aider sur la voie vers la réponse ultime. Il peut rencontrer son maître à un stade antérieur, mais l'obtention d'un tel degré de maturité va en quelque sorte forcer cette rencontre. La présence de l'instructeur permet à l'aspirant de briser le cercle vicieux qui résultait du fait que l'ego ne peut de lui-même se libérer de l'ego. L'apparition du maître est pour le chercheur l'incarnation de la grâce dans un corps humain. Dans la présence lumineuse de l'enseignant, issue d'une expérience impalpable, d'un non-événement, la haute intelligence prend naissance.
Une rencontre avec un instructeur est-elle nécessaire à la réalisation du soi ?
Je suppose que par ce terme vous entendez une rencontre avec un maître vivant ?
Oui, sur le plan phénoménal.
En principe, non, mais en pratique, dans la plupart des cas, oui.
En principe, non, puisque le véritable maître n'est pas une personne, mais le soi unique, la réalité ultime ; ce n'est ni un corps ni un psychisme.
En pratique, oui, parce que toutes les entreprises de la personne en vue de se libérer, de méditer, etc., sont viciées au départ par l'intention égoïque. L'ego ne peut pas éliminer l'ego.
Même si un être a déjà une intuition de la vérité et devient un chercheur sérieux quand l'insatisfaction des objets usuels du désir prend naissance en lui, un contact vivant avec un maître est nécessaire dans la plupart des cas.
Lors de ce contact, l'instructeur amène l'aspirant à un état de non-savoir où le mental a abandonné la recherche. Ce n'est que dans cette ouverture totale que l'enseignement réel peut commencer, et le début de l'enseignement, dans le silence du cœur, est aussi sa fin.
En principe, non, puisque le véritable maître n'est pas une personne, mais le soi unique, la réalité ultime ; ce n'est ni un corps ni un psychisme.
En pratique, oui, parce que toutes les entreprises de la personne en vue de se libérer, de méditer, etc., sont viciées au départ par l'intention égoïque. L'ego ne peut pas éliminer l'ego.
Même si un être a déjà une intuition de la vérité et devient un chercheur sérieux quand l'insatisfaction des objets usuels du désir prend naissance en lui, un contact vivant avec un maître est nécessaire dans la plupart des cas.
Lors de ce contact, l'instructeur amène l'aspirant à un état de non-savoir où le mental a abandonné la recherche. Ce n'est que dans cette ouverture totale que l'enseignement réel peut commencer, et le début de l'enseignement, dans le silence du cœur, est aussi sa fin.