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samedi 7 décembre 2013

Affamé



Toutes les faims
que l'Enfant-Moi
peut éprouver
trouvent leur origine
en la faim de sa complétude.

Je suis le Tout
en tant que cette partie,
je suis l'Illimité
en tant que cet être
tellement limité,
je suis la Vie Éternelle
en tant que cet être
qui est né et qui mourra,
je suis l'Un
en tant que ce multiple de moi-m'aime,
qui se vit comme divisé...

De ce décalage,
qui est l'essence même
de notre condition humaine,
naissent toutes les faims
qui ne peuvent être rassasiées...
Leur point commun :
croire que c'est par l'absorption
de quelque chose
que la faim va s'apaiser...

Les "nourritures" envisagées
sont multiples :
aliments,
sensations,
sentiments,
énergie,
relation,
savoir,
avoirs,
statut social,
statut spirituel,
l'Eveil étant l'ultime aliment
de cette liste du manque
auquel croit l'Enfant-Moi.

Toutes les traditions spirituelles
invitent à l'ascèse, au jeûne :
il n'est point là question
de se "priver" de quelque chose...
Si je me prive,
c'est le signe que mon attention
est tournée vers l'objet
de mon appétit du moment.
L'invitation est plutôt celle
de "faire retour"
vers cela même
qui est en train de percevoir
l'intensité de la faim.

Lorsque nous osons
goûter l'intensité de notre faim,
plutôt que de chercher à l'apaiser,
nous allons découvrir,
que ce qui l'expérimente,
en cet instant précis,
ce qui ressent cette faim,
n'est en réalité nullement affamé...
Nous découvrons alors
que nous sommes
cet espace tranquille,
entier, complet,
en lequel cette sensation
de manque apparaît.

Nous nous nourrissons alors
de la faim même,
nous goûtons à quel point
rien ne pourrait être ajouté
(ni enlevé, d'ailleurs)
à ce que nous sommes,
nous nous détendons
en cet espace de complétude
en lequel rien ne peut manquer.

Depuis cette douce perception
de notre plénitude,
nous pouvons alors
nous tourner vers le quotidien,
avec l'appétit d'incarner le goût de sa présence,
mais sans se croire affamé de son absence...