Article paru dans le n°92 de la revue 3eme Millénaire
Apprendre à s’écouter soi, pour pouvoir écouter l’autre ?
S’écouter est une façon de s’aimer et se respecter, d’apprendre à se faire confiance.
Dans le processus de la vraie écoute, nous accordons du respect aussi bien à soi-même qu’à la personne qui parle. Aussi, lorsque nous apprenons à nous écouter, celle-ci s’élargit et nous pouvons apprendre à écouter les subtilités de la vie. C’est un fait bien connu qu’environ 15% de toute communication passe par les mots, tout le reste étant énergétique et visuel. Lorsque nous commençons à apprendre les subtilités de la vie, il suffit d’un regard particulier émanant d’une personne et nous pouvons savoir ce qu’elle communique à cet instant.
Nous savons également, ou avons déjà pu entendre, que nous sommes tous un.
Si nous ne nous écoutons pas, si nous ne nous aimons ni ne nous respectons, comment pouvons-nous être un avec quiconque, quand nous ne sommes même pas un avec nous-mêmes ? Ecoutons-nous notre être, notre cœur ? Notre mental ?
Comme mentionné précédemment, écouter commence en soi. La plupart des personnes écoutent leur mental, pas leur corps. Si nous écoutons notre mental, qui écoute vraiment ?
Est-ce maman, est-ce papa, est-ce la société, est-ce soi ? Qui écoute ?
Généralement, notre corps nous guide de manière juste alors que notre mental peut ne pas le faire.
Savons-nous écouter une personne dans sa globalité ? Nous nous focalisons (et encore - pas toujours !) sur le contenu et oublions le contenant. Nous écoutons essentiellement les mots, que souvent nous n’entendons même pas pour ce qu’ils disent vraiment. Apprendre, au-delà des mots, à regarder le langage du corps, des gestes, des expressions, le ressenti, l’énergie de la personne. L’expression derrière les mots, le langage derrière le langage.
Pour écouter vraiment, cela demande de se connaître.
Pour écouter vraiment, nous avons besoin de ‘disparaître’ (autrement dit notre personnalité ne doit pas faire obstacle). Ecouter vraiment, c’est pouvoir faire le silence en soi (le silence du mental), se rendre disponible et réceptif à soi, à l’autre.
Voulons-nous vraiment écouter ?
Nous écoutons la plupart du temps avec nos filtres, nos croyances.
Comme nous l’avons dit, la plupart d’entre nous écoutons avec notre mental. Cela ne permet pas l’acceptation de ce qui est. Notre mental tend à prendre l’information et à la passer au travers de tous nos programmes d’enfance, ceux-ci créant nos filtres de perception de la réalité. Nos filtres, fausses croyances et illusions changent l’information pour en faire ce que nous pensons qu’elle devrait être, pas ce qu’elle est.
Exemple : chaque dimanche soir avait lieu le Darshan. Après le Darshan, nombre d’entre nous nous retrouvions devant le hall et discutions de ce que nous avions entendu. C’était rare que deux personnes soient d’accord sur ce qui venait d’être dit à peine quelques instants auparavant. Cela me faisait me demander où nous trouvions-nous tous tandis que nous étions assis dans cette salle ?
Ecouter demande du temps.
Lorsque nous écoutons, la personne qui parle se sent habituellement entendue et confortable. Quand nous n’écoutons pas, cela crée anxiété et frustration pour la personne qui parle sans que celle-ci en soit nécessairement consciente.
Quels sont les obstacles à l’écoute ?
Nos programmes d’enfance sont un obstacle majeur à la vraie écoute (nos parents nous ont-ils écoutés ? sinon, il y a des chances que nous n’écoutions pas les autres).
En prenant conscience de nos programmes et en les transformant, nous développons petit à petit de l’espace en nous, ce qui libère de l’espace pour l’autre.
Ecouter vraiment demande que nous accordions notre pleine attention à l’autre.
Si le mental est trop plein, si nos programmations et pensées prennent trop de place, il n’y a pas de place pour l’écoute. Lorsque l’autre me parle, cela éveille souvent des choses en soi qui nous ramènent à nous et font que nous voulons répondre, intervenir, perdant la qualité d’écoute. Notre attention, de centrée sur l’autre, devient centrée sur nous.
Avons-nous l’espace à l’intérieur de nous pour être là pour les autres ? Ou sommes-nous trop préoccupés par nous-mêmes ? Ecoutons-nous l’autre pour lui-même, accordons-nous de l’espace à l’autre ? Entendons-nous ce que dit l’autre, ou réfléchissons-nous à des réponses pendant que l’autre parle ? Notre égo est-il si grand au point de sentir que notre façon de penser est la seule ?
Parfois, lorsque nous écoutons, peuvent arriver des jugements ou autres réactions intérieures, qui semblent être pour de nombreuses personnes un réel obstacle à l’écoute. Ces réactions intérieures (jugements, blâmes, irritations, agacement, etc.) qui peuvent émerger en soi, dans la relation à l’autre, et venir ‘parasiter’ l’écoute, pourquoi arrivent-elles et qu’en faire ?
Pour la plupart des personnes, une vie dépourvue de discipline équivaut à une vie libre.
Cela ne pourrait être plus éloigné de la vérité. La voie vers la liberté est, au contraire, un chemin de discipline. Lisez des autobiographies d’êtres éveillés ou de saints, et vous pourrez voir ce dont je parle. Si vous voulez vraiment écouter, mais que votre mental est tout le temps à bavarder, que vous amenez toujours une réponse à ce que dit l’autre, ou que vous pensez à autre chose pendant que l’on vous parle, vous allez devoir gagner en discipline. Vous allez devoir arrêter ces actions (ou réactions) et cela demande de la discipline.
Vous comprenez ? Pouvez-vous entendre cela ? C’est le seul moyen.
Pour découvrir qui nous sommes vraiment - et écouter fait totalement partie de ce voyage vers qui nous sommes - nous devons nous reprogrammer vers une meilleure façon d’être.
Il y a véritablement très peu de personnes qui écoutent.
Les jugements sont un moyen très fort de ne pas écouter. Ils sont là pour une raison et une seule : vous vous sentez mal à l’intérieur à propos de vous, de comment vous agissez, de ce que vous faites, alors vous jugez les autres. Ce faux sentiment de sécurité (ils font ceci mal, moi je suis ok) est le résultat inconscient des jugements. D’autres personnes utilisent les jugements dans un autre sens, à savoir : l’autre est tellement bien, et voilà que cela vous aide à vous sentir mal à propos de vous - vous ne pouvez égaler l’autre en bien.
L’espace est une partie très importante de notre être, mais la plupart des personnes se sentent trop en insécurité pour permettre l’espace en elles-mêmes et chez les autres.
Comment écouter vraiment ?
Pendant que notre mental pense à autre chose lorsque quelqu’un parle, nous devons d’abord devenir conscient de ce fait. Une fois que nous réalisons ce qui est en train de se produire, nous pouvons avoir le choix. Si vous choisissez d’écouter, dites simplement en vous-même ‘stop’ (aux distractions du mental) et soyez présent. Cela semble très facile, mais une fois que nous commençons à pratiquer cela, nous remarquerons que notre mental veut continuellement penser pendant que l’autre parle (jugements, réponses, rejets, choses à faire, etc.). Si nous continuons à pratiquer en disant ‘stop’ intérieurement, au bout d’un temps, l’espace commencera à se faire. Avec cet espace, nous pourrons être présents à ceux qui parlent. Ce processus fonctionne, mais demande de la constance.
D’abord nous devons prendre une décision : voulons-nous vraiment écouter ?
Je peux vous dire à partir de ma propre expérience personnelle, ainsi que celle d’amis proches, que lorsque nous écoutons, la personne qui parle est beaucoup plus détendue et beaucoup plus prête à partager d’elle. C’est une merveilleuse sensation que d’être vraiment écouté, et néanmoins si rare aujourd’hui. Si nous n’écoutons pas nos propres sentiments, intuitions, notre connaissance, nous n’avons pas l’espace pour écouter les autres.
Comme l’amour et la paix : si nous ne les avons pas en nous, si nous ne travaillons pas sur cela en nous-mêmes, nous ne les avons pas pour les autres.
Quand vous commencerez à vous écouter et à écouter les autres, vous aurez une expérience différente de la vie. Ne serait-ce que la capacité à écouter vous aidera à être plus détendu dans votre journée, de manières qui vous surprendront.
S’écouter est une façon de s’aimer et se respecter, d’apprendre à se faire confiance.
Dans le processus de la vraie écoute, nous accordons du respect aussi bien à soi-même qu’à la personne qui parle. Aussi, lorsque nous apprenons à nous écouter, celle-ci s’élargit et nous pouvons apprendre à écouter les subtilités de la vie. C’est un fait bien connu qu’environ 15% de toute communication passe par les mots, tout le reste étant énergétique et visuel. Lorsque nous commençons à apprendre les subtilités de la vie, il suffit d’un regard particulier émanant d’une personne et nous pouvons savoir ce qu’elle communique à cet instant.
Nous savons également, ou avons déjà pu entendre, que nous sommes tous un.
Si nous ne nous écoutons pas, si nous ne nous aimons ni ne nous respectons, comment pouvons-nous être un avec quiconque, quand nous ne sommes même pas un avec nous-mêmes ? Ecoutons-nous notre être, notre cœur ? Notre mental ?
Comme mentionné précédemment, écouter commence en soi. La plupart des personnes écoutent leur mental, pas leur corps. Si nous écoutons notre mental, qui écoute vraiment ?
Est-ce maman, est-ce papa, est-ce la société, est-ce soi ? Qui écoute ?
Généralement, notre corps nous guide de manière juste alors que notre mental peut ne pas le faire.
Savons-nous écouter une personne dans sa globalité ? Nous nous focalisons (et encore - pas toujours !) sur le contenu et oublions le contenant. Nous écoutons essentiellement les mots, que souvent nous n’entendons même pas pour ce qu’ils disent vraiment. Apprendre, au-delà des mots, à regarder le langage du corps, des gestes, des expressions, le ressenti, l’énergie de la personne. L’expression derrière les mots, le langage derrière le langage.
Pour écouter vraiment, cela demande de se connaître.
Pour écouter vraiment, nous avons besoin de ‘disparaître’ (autrement dit notre personnalité ne doit pas faire obstacle). Ecouter vraiment, c’est pouvoir faire le silence en soi (le silence du mental), se rendre disponible et réceptif à soi, à l’autre.
Voulons-nous vraiment écouter ?
Nous écoutons la plupart du temps avec nos filtres, nos croyances.
Comme nous l’avons dit, la plupart d’entre nous écoutons avec notre mental. Cela ne permet pas l’acceptation de ce qui est. Notre mental tend à prendre l’information et à la passer au travers de tous nos programmes d’enfance, ceux-ci créant nos filtres de perception de la réalité. Nos filtres, fausses croyances et illusions changent l’information pour en faire ce que nous pensons qu’elle devrait être, pas ce qu’elle est.
Exemple : chaque dimanche soir avait lieu le Darshan. Après le Darshan, nombre d’entre nous nous retrouvions devant le hall et discutions de ce que nous avions entendu. C’était rare que deux personnes soient d’accord sur ce qui venait d’être dit à peine quelques instants auparavant. Cela me faisait me demander où nous trouvions-nous tous tandis que nous étions assis dans cette salle ?
Ecouter demande du temps.
Lorsque nous écoutons, la personne qui parle se sent habituellement entendue et confortable. Quand nous n’écoutons pas, cela crée anxiété et frustration pour la personne qui parle sans que celle-ci en soit nécessairement consciente.
Quels sont les obstacles à l’écoute ?
Nos programmes d’enfance sont un obstacle majeur à la vraie écoute (nos parents nous ont-ils écoutés ? sinon, il y a des chances que nous n’écoutions pas les autres).
En prenant conscience de nos programmes et en les transformant, nous développons petit à petit de l’espace en nous, ce qui libère de l’espace pour l’autre.
Ecouter vraiment demande que nous accordions notre pleine attention à l’autre.
Si le mental est trop plein, si nos programmations et pensées prennent trop de place, il n’y a pas de place pour l’écoute. Lorsque l’autre me parle, cela éveille souvent des choses en soi qui nous ramènent à nous et font que nous voulons répondre, intervenir, perdant la qualité d’écoute. Notre attention, de centrée sur l’autre, devient centrée sur nous.
Avons-nous l’espace à l’intérieur de nous pour être là pour les autres ? Ou sommes-nous trop préoccupés par nous-mêmes ? Ecoutons-nous l’autre pour lui-même, accordons-nous de l’espace à l’autre ? Entendons-nous ce que dit l’autre, ou réfléchissons-nous à des réponses pendant que l’autre parle ? Notre égo est-il si grand au point de sentir que notre façon de penser est la seule ?
Parfois, lorsque nous écoutons, peuvent arriver des jugements ou autres réactions intérieures, qui semblent être pour de nombreuses personnes un réel obstacle à l’écoute. Ces réactions intérieures (jugements, blâmes, irritations, agacement, etc.) qui peuvent émerger en soi, dans la relation à l’autre, et venir ‘parasiter’ l’écoute, pourquoi arrivent-elles et qu’en faire ?
Pour la plupart des personnes, une vie dépourvue de discipline équivaut à une vie libre.
Cela ne pourrait être plus éloigné de la vérité. La voie vers la liberté est, au contraire, un chemin de discipline. Lisez des autobiographies d’êtres éveillés ou de saints, et vous pourrez voir ce dont je parle. Si vous voulez vraiment écouter, mais que votre mental est tout le temps à bavarder, que vous amenez toujours une réponse à ce que dit l’autre, ou que vous pensez à autre chose pendant que l’on vous parle, vous allez devoir gagner en discipline. Vous allez devoir arrêter ces actions (ou réactions) et cela demande de la discipline.
Vous comprenez ? Pouvez-vous entendre cela ? C’est le seul moyen.
Pour découvrir qui nous sommes vraiment - et écouter fait totalement partie de ce voyage vers qui nous sommes - nous devons nous reprogrammer vers une meilleure façon d’être.
Il y a véritablement très peu de personnes qui écoutent.
Les jugements sont un moyen très fort de ne pas écouter. Ils sont là pour une raison et une seule : vous vous sentez mal à l’intérieur à propos de vous, de comment vous agissez, de ce que vous faites, alors vous jugez les autres. Ce faux sentiment de sécurité (ils font ceci mal, moi je suis ok) est le résultat inconscient des jugements. D’autres personnes utilisent les jugements dans un autre sens, à savoir : l’autre est tellement bien, et voilà que cela vous aide à vous sentir mal à propos de vous - vous ne pouvez égaler l’autre en bien.
L’espace est une partie très importante de notre être, mais la plupart des personnes se sentent trop en insécurité pour permettre l’espace en elles-mêmes et chez les autres.
Comment écouter vraiment ?
Pendant que notre mental pense à autre chose lorsque quelqu’un parle, nous devons d’abord devenir conscient de ce fait. Une fois que nous réalisons ce qui est en train de se produire, nous pouvons avoir le choix. Si vous choisissez d’écouter, dites simplement en vous-même ‘stop’ (aux distractions du mental) et soyez présent. Cela semble très facile, mais une fois que nous commençons à pratiquer cela, nous remarquerons que notre mental veut continuellement penser pendant que l’autre parle (jugements, réponses, rejets, choses à faire, etc.). Si nous continuons à pratiquer en disant ‘stop’ intérieurement, au bout d’un temps, l’espace commencera à se faire. Avec cet espace, nous pourrons être présents à ceux qui parlent. Ce processus fonctionne, mais demande de la constance.
D’abord nous devons prendre une décision : voulons-nous vraiment écouter ?
Je peux vous dire à partir de ma propre expérience personnelle, ainsi que celle d’amis proches, que lorsque nous écoutons, la personne qui parle est beaucoup plus détendue et beaucoup plus prête à partager d’elle. C’est une merveilleuse sensation que d’être vraiment écouté, et néanmoins si rare aujourd’hui. Si nous n’écoutons pas nos propres sentiments, intuitions, notre connaissance, nous n’avons pas l’espace pour écouter les autres.
Comme l’amour et la paix : si nous ne les avons pas en nous, si nous ne travaillons pas sur cela en nous-mêmes, nous ne les avons pas pour les autres.
Quand vous commencerez à vous écouter et à écouter les autres, vous aurez une expérience différente de la vie. Ne serait-ce que la capacité à écouter vous aidera à être plus détendu dans votre journée, de manières qui vous surprendront.