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dimanche 29 mai 2011

Maître authentique, disciple authentique...

Extrait de « L'obligation de conscience»
de Yvan Amar


Yvan Amar
II est nécessaire, par une intimité avec soi-même, de développer ce qui nous manque à tous, parce que nous sommes si souvent prisonniers de la peur : il faut développer la générosité.
Nous manquons déjà tellement de générosité à l'égard de ceux qui peuvent nous transmettre quelque chose ! Parce que nous vivons dans le manque et dans la peur, nous attendons des instructeurs, ces témoins du réel - à plus ou moins juste titre peut-être -, qu'ils soient parfaits.
Combien d'entre nous n'ont pas dit, à un moment ou à un autre : « Cet instructeur-là ne me suffit pas, il n'est pas à la hauteur pour moi… ». On voudrait bien avoir l'instructeur parfait, celui auquel ou n'aurait rien à reprocher. Il serait important cependant que le disciple - ou le candidat disciple, comme disait le maître d'Arnaud Desjardins, Swami Prajnanpad - puisse, en un premier temps, se dire la chose suivante. Au lieu de prétendre : « Qui est-il, celui-là, pour me donner une leçon ? », l'élève ne devrait-il pas se poser la question : « Qui suis-je, moi, pour refuser une leçon ? » En d'autres termes, l'accent ne serait plus mis sur le fait d'avoir un gourou ou un maître parfait, mais d'être soi-même un disciple authentique.
Ce qui veut dire : ne plus recevoir la leçon de tel gourou, mais plutôt devenir disciple de la vie et de toutes les circonstances dans lesquelles, jusque-là, nous étions victimes de cette vie à travers les revendications de notre intérêt personnel.
Tout en étant habités de cette générosité, de cette qualité de conscience, il nous appartient néanmoins d'éviter ce qui pourrait devenir, chez un élève, une habitude pathologique de blanchir les écarts de l'instructeur.
Il n'est absolument pas question que la vie d'un élève, sous prétexte qu'il est élève, soit envahie par la nécessité de constamment justifier, légitimer ou blanchir les comportements d'un instructeur. Je veux parler d'un véritable instructeur, c'est-à-dire un être qui a vécu l'éveil de façon absolue et que son destin appelle à transmettre l'impeccabilité, la nécessité de devenir plus conscient de la volonté de Dieu et d'y répondre dans le quotidien.
On conçoit qu'un tel être ayant vécu quelque chose d'absolument unique par son éveil, mais ne l'ayant pas complètement intégré en lui, peut s'avérer sujet à des écarts, de par son humanité.
Même s'il s'agit d'un instructeur authentique, ces écarts ne deviennent pas pour autant des enseignements, et n'ont pas à être pris comme tels par ceux qui vivent près de lui, cela doit être clair.
Par contre, lorsqu'il témoigne de la nature du réel et de la façon dont on peut éveiller en soi une écoute, une qualité d'attention nous permettant d'entendre la volonté divine et d'y répondre à travers cette obligation, il est alors nécessaire de faire abstraction des éventuels écarts que cet homme ou cette femme peuvent avoir dans leur vie, et de se dire :
« Pourquoi devrais-je être victime de ce qu'il fait, quand il m'est demandé pour l'instant d'être disciple de ce qu'il dit ? »