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dimanche 6 mars 2011

De l’enseignement et de l’enseignant

Extrait de « L'obligation de conscience»
de Yvan Amar


Le témoignage de l’enseignement repose essentiellement sur la présence d’un éveillé.
Il n’y a pas d’enseignement sans une telle présence.
Il est non pas l’enseignement en tant qu’objet, il est par nature l’acte même d’enseigner.
C’est son destin d’éveillé qui fait que sa présence, sa nature, enseignent de fait, et, de plus, à quelqu’un qui se croit différent.
Son enseignement n’est pas un objet, mais sa façon d’enseigner, mais sa façon d’être.
Sa nature véritable ne repose sur aucune forme particulière.
Sa présence, silencieuse ou non, agissante ou non, est la nature de l’enseignement.

Si l’enseignement n’est pas un objet, nous ne pouvons donc pas attendre que la façon d’être de l’enseignant soit assimilable à un objet susceptible d’être défini.
Il faut préciser ce point là en priorité.
Nous aimerions souvent - et c’est bien compréhensible – pouvoir disposer d’un enseignement composé de chapitres, de sous-chapitres, etc.
On peut d’ailleurs présenter l’enseignement comme cela, mais ce n’est pas sa nature essentielle. Par conséquent, la forme de vie quotidienne de l’enseignant ne peut pas correspondre à des critères qui en feraient la forme de l’enseignement.

C’est pourquoi, lorsqu’on dit que la nature de l’éveillé est enseignement et que sa vie est l’acte même d’enseigner, cela ne repose ni sur la structure de son discours ni sur les évènements formels de sa vie quotidienne.
Il est cela par nature, destiné, et lorsque vous êtes d’une façon ou d’une autre confrontés à sa présence, en relation avec lui, votre relation est l’enseignement en cours.
Il agit comme un agent catalyseur du réel au travers de la relation, qu’il le veuille ou non, que vous le vouliez ou non.
Quelque chose s’est mis en route en lui, par l’éveil, et quel que soit le degré de réalisation, d’intégration de cet éveil en lui, sa simple présence est la manifestation de l’enseignement.
Il est porteur du sens, il a reconnu au travers de l’éveil le sens du vivant, inaccessible aux mots, aux émotions, aux sensations, sans lesquels pourtant, ni les mots, ni les pensées, ni les émotions, ni les sensations ne sauraient exister.

A aucun moment il n’a le sentiment de pouvoir - ni ne le veut d’ailleurs – enfermer ce sens qui a été reconnu dans une pensée, un sentiment ou une sensation.
Il est parfaitement conscient que ce sens reconnu est le véritable moteur de sa vie et l’agissant secret derrière ses comportements.
Il appartient à l’instructeur de coopérer le plus étroitement possible, dans sa vie quotidienne, à l’action de ce sens reconnu, ce sens du vivant qui exige le droit absolu de se manifester pour se reconnaître dans chaque relation qu’il entreprend avec un autre être humain.